Travailler avec les survivants d’un AVC et leurs aidants afin d’obtenir des résultats optimaux est essentiel dans les domaines de l’humeur, de la cognition et de la fatigue après un AVC. La dépression ainsi que les changements cognitifs (déficits cognitifs d’origine vasculaire), même subtils, après un AVC, surviennent chez jusqu’à 30 à 60 % des patients au cours de la première année après un AVC. Il est aussi préoccupant de constater la survenue de symptômes de dépression chez un nombre important de membres de la famille et d’aidants au cours de la phase de rétablissement après un AVC, et l’apparition des symptômes peut varier, allant de quelques semaines à un an ou plus après l’AVC.
Les principes fondamentaux de ce chapitre sur les changements cognitifs et d’humeur après un AVC exigent que les personnes victimes d’un AVC ainsi que les membres de leur famille et de l’équipe de soins de santé travaillent ensemble pour déterminer les facteurs de risque, s’entendent sur les objectifs de traitement et de rétablissement, et mettent en œuvre les stratégies de gestion appropriées. Ce thème s’applique partout dans le système de santé, et insiste sur la participation des personnes victimes d’un AVC, les membres de leur famille et les aidants, les fournisseurs de soins de santé et la communauté.
Les premières étapes pour les professionnels de la santé dans le document Travailler avec les survivants d’un AVC et leurs aidants afin d’obtenir des résultats optimaux, en ce qui concerne l’humeur et la cognition, consistent à comprendre la fréquence de la survenue des symptômes de la dépression, des déficits cognitifs d’origine vasculaire, et de la fatigue après un AVC, et d’intégrer le dépistage de ces symptômes dans le processus de cheminement régulier. L’obtention de résultats optimaux pour les survivants d’un AVC et leur famille exige un processus continu de dépistage et d’évaluation des changements cognitifs et de l’humeur. Les dépistages doivent avoir lieu à toutes les étapes et dans tous les milieux après un AVC, y compris les soins aigus, le rétablissement, les cliniques de prévention et les organisme/dispensateurs de soins dans la communauté (incluant les soins primaires, les soins à domicile et les soins de longue durée).
Travailler ensemble implique la participation des professionnels de la santé, des décideurs, des patients victimes d’un AVC, de leur famille et de leurs aidants, ainsi que du grand public. Il doit permettre d’assurer un accès en temps opportun à des cliniciens possédant les compétences nécessaires pour traiter ces problèmes, et une surveillance continue des effets du traitement et de l’atteinte des objectifs. Idéalement, lorsque le dépistage indique un problème d’humeur ou de cognition, les patients et leur famille doivent être orientés sans délai vers ces spécialistes cliniques afin de faciliter l’accès à une évaluation approfondie et une gestion appropriée, et l’obtention de soutien et d’éducation pour mieux s’adapter à la situation et s’autogérer. La continuité des soins et une excellente communication entre les professionnels de la santé, ainsi qu’entre les membres de l’équipe de soins de santé et le patient et sa famille, sont essentielles pour assurer des transitions sans heurts entre les milieux de soins. Cela permet de s’assurer que les problèmes d’humeur, de cognition et de fatigue ne sont pas ignorés.
Des rapports récents sur la qualité des services pour l’AVC dans l’ensemble du Canada et dans certaines provinces ont révélé que le dépistage et la surveillance des problèmes de dépression et de fonction cognitive d’origine vasculaire chez les patients après un AVC, n’étaient pas uniformes tant dans les milieux urbains que ruraux. Des délais dans l’évaluation et la gestion complètes des problèmes d’humeur et de cognition pourraient entraîner des résultats faibles et un rétablissement plus lent.
La mise à jour 2015 du chapitre sur l’humeur, la cognition et la fatigue des Recommandations renforce la croissance et l’évolution des données probantes disponibles pour guider le dépistage, l’évaluation et la gestion de ces problèmes de santé après un AVC. Une approche coordonnée et organisée du dépistage, de l’évaluation et de la gestion appropriée est soulignée dans ce chapitre.
Dans certains domaines, les données probantes sont plus faibles ou commencent tout juste à émerger. Pour certains de ces sujets, le groupe de rédaction a été en mesure de fournir une orientation préliminaire fondée sur l’opinion d’experts et les pratiques cliniques actuelles.
Parmi les mises à jour mineures et significatives ainsi que les ajouts pour les recommandations du chapitre sur l’humeur, la cognition et la fatigue de 2015, mentionnons :
- Les recommandations mises à jour sur le moment opportun d’un dépistage de la dépression et des déficits cognitifs d’origine vasculaire.
- Les nouvelles données suggèrent que les antidépresseurs prophylactiques peuvent être efficaces chez certains patients victimes d’un AVC.
- Le nouveau tableau comparatif d’antidépresseurs sélectionnés pour la gestion de la dépression après un AVC.
- De nouveaux renseignements sur les stratégies de rétablissement cognitif pour les patients présentant des déficits cognitifs d’origine vasculaire.
- Un tableau comparatif mis à jour des outils d’évaluation pour le dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire.
- L’ajout à ce chapitre de recommandations sur la fatigue après un AVC (incluses auparavant dans Transitions des soins, qui suivent le chapitre sur l’AVC).
Méthodologie d’élaboration des lignes directrices
La méthodologie détaillée et l’explication de chacune de ces étapes dans l’élaboration et la diffusion des Recommandationssont offertes dans le manuel Aperçu et méthodologie des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC.
Référence bibliographique du chapitre sur l’humeur, la cognition et la fatigue après un AVC 2015
Eskes G, Lanctot K au nom du Groupe de rédaction sur l’humeur, la cognition et la fatigue après un AVC Chapitre sur l’humeur, la cognition et la fatigue après un AVC 2015. Dans Lindsay MP, Gubitz G, Bayley M, et Smith EE (éditeurs), au nom du Comité consultatif sur les pratiques optimales et normes des soins de l’AVC. Recommandations canadiennes sur les pratiques optimales de l’AVC, 2015; Ottawa (Ontario), Canada : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.
Commentaires
Nous invitons les intéressés à présenter leurs commentaires, suggestions et questions sur l’élaboration et la mise en œuvre des Recommandations.
Faites-en part à l’équipe de l’AVC de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC en envoyant un courriel à pratiquesoptimalesAVC@hsf.ca.
- Proposition à : The International Journal of Stroke
- Section 1 : Dépression après un AVC
- Tableau 1A : Outils validés sélectionnés de dépistage et d’évaluation de la dépression après un AVC (en Anglais)
- Tableau 1B Outils validés sélectionnés de dépistage et d’évaluation de l’anxiété après un AVC (en Anglais)
- Evidence Table 1A Post-Stroke Depression Screening and Assessment
- Evidence Table 1B Non-pharmacological Interventions
- Evidence Table 1C Pharmacotherapy and Combined Treatment
- Section 2 : Déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Tableau 2A : Critères Diagnostiques pour les Déficits Cognitifs D’origine Vasculaire et la Démence (Gorelick Et Coll., 2011) (en Anglais)
- Tableau 2B : Sommaire d’outils sélectionnés de dépistage et d’évaluation initiale des déficits cognitifs d’origine vasculaire chez les personnes qui ont subi un AVC (en Anglais)
- Evidence Table 2A Vascular Cognitive Impairment: Screening and Assessment
- Evidence Table 2B Vascular Cognitive Impairment: Cognitive Rehabilitation
- Evidence Table 2C Vascular Cognitive Impairment: Pharmacological Therapy
- Section 3 : Fatigue après un AVC