- Définition et descriptions
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1. Dépistage, évaluation et diagnostic
- Recommandations et/ou facteurs cliniques
- 1.0 Diagnostic d’un déficit cognitif d’origine vasculaire
- 1.1 Dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- 1.2 Évaluation des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- 1.3 Imagerie diagnostique et analyses de laboratoire
- 1.4 Critères diagnostiques des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- 2. Prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- 3. Réadaptation cognitive
- 4. Soutien aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, à leur famille et à leurs aidantes et aidants
- 5. Soins palliatifs et soins de fin de vie
Recommandations et/ou facteurs cliniques
1.0 Diagnostic d’un déficit cognitif d’origine vasculaire
- Toutes les personnes ayant subi un AVC ou un accident ischémique transitoire (AIT) manifeste sur le plan clinique ou un AVC silencieux observable lors d’examens d’imagerie cérébrale sans antécédents d’AVC symptomatique, ou présentant une maladie cardiovasculaire manifeste ou des facteurs de risque vasculaire importants doivent être considérées comme étant à risque plus élevé de déficits cognitifs d’origine vasculaire [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir les définitions des déficits cognitifs d’origine vasculaire et les figure 2 et figure 3.
- Les personnes présentant des signes d’un déficit cognitif doivent subir un examen de neuro-imagerie [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les signes et symptômes des déficits cognitifs d’origine vasculaire, voir l’annexe III.
1.1 Dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Les personnes ayant subi un AVC ou un AIT doivent faire l’objet d’un dépistage de tout changement cognitif à la suite de l’AVC par rapport à leur état cognitif avant l’AVC [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Les changements peuvent être signalés par la personne concernée, les membres de sa famille, les aidantes et aidants ou les cliniciennes et cliniciens. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les signes et symptômes des déficits cognitifs d’origine vasculaire, voir l’annexe III.
- Moment : les personnes ayant subi un AVC ou un AIT doivent faire l’objet d’un dépistage des déficits cognitifs avant leur sortie des soins de courte durée et du centre de réadaptation en milieu hospitalier [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Un dépistage continu doit également avoir lieu aux moments de transition et lors des rendez-vous de suivi avec les professionnels de la santé (par exemple, dans les centres de soins ambulatoires et communautaires) [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Les personnes qui présentent des facteurs de risque importants de déficits cognitifs d’origine vasculaire (maladie vasculaire cérébrale observable par examen d’imagerie ou personnes présentant plusieurs facteurs de risque vasculaire) et des changements cognitifs, perceptifs ou fonctionnels cliniquement évidents ou signalés (par la personne elle-même ou par un témoin) doivent faire l’objet d’un dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Le dépistage doit également être envisagé lorsqu’un déclin des capacités fonctionnelles est signalé ou cliniquement évident [forte recommandation; faible qualité des données probantes].
- On peut commencer le dépistage en interrogeant la personne et le ou la témoin (si possible) sur les changements cognitifs ou fonctionnels qui pourraient indiquer un déclin cognitif, comme l’oubli de doses de médicaments ou de rendez-vous médicaux, ou d’autres changements dans les activités de base ou instrumentales de la vie quotidienne. Cet examen doit être suivi d’évaluations cognitives et fonctionnelles selon les indications cliniques [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Lors du dépistage des déficits cognitifs et fonctionnels, il convient d’utiliser des outils de dépistage validés [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les outils de dépistage et d’évaluation validés, voir l’annexe IV.
- Lorsque les résultats du dépistage ne sont pas suffisamment révélateurs, ou ne correspondent pas aux compétences fonctionnelles ou aux risques de sécurité anticipés, il convient d’envisager d’orienter la personne vers un ou une spécialiste qui effectuera des évaluations cognitives, fonctionnelles ou du langage adéquates [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le point 2 des considérations cliniques de la section 1.1.
Considérations cliniques de la section 1.1
- Il existe de nombreuses mesures de dépistage validées pour l’évaluation de la fonction neurocognitive. Le déficit peut être indiqué par des scores qui se situent en dehors des normes standard (fondées sur des facteurs tels que l’âge et le niveau de scolarité) ou par des scores inférieurs à ceux obtenus précédemment par la personne pour la même mesure.
- Le dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire consiste à s’enquérir de déclins cognitifs ou fonctionnels qui peuvent être causés par des troubles cognitifs. Ces déclins peuvent être signalés par la personne elle-même ou par un témoin. Le déclin fonctionnel peut se manifester par exemple par des rendez-vous manqués; des difficultés à suivre des directives médicales; une faible observance des traitements médicamenteux; des problèmes quant à la sécurité; des difficultés d’orientation; des erreurs financières; une détérioration du jugement; ou encore une perte générale d’autonomie.
- Les personnes peuvent ne pas être conscientes de leurs propres symptômes. De même, la famille et les aidantes et aidants peuvent ne pas reconnaître les difficultés. Il peut donc être utile d’interroger à la fois les personnes touchées et les témoins.
- Les seuils associés au déficit cognitif léger peuvent être trop bas dans un contexte de soins de courte durée et peuvent devoir être réévalués dans un contexte de soins ambulatoires et de réadaptation.
- Les moments de transition dans le continuum peuvent comprendre les suivants :
- pendant le séjour en soins de courte durée, en particulier si des problèmes cognitifs ou fonctionnels sont constatés;
- pendant la réadaptation en milieu hospitalier, en consultation externe et à domicile, en fonction des progrès réalisés par la personne;
- dans le cadre d’un suivi dans un centre de soins ambulatoires ou communautaires (y compris les soins de longue durée) après le congé donné par le service des urgences ou la fin de l’hospitalisation;
- l’utilisation au cours des moments de transition de différents formulaires de dépistage équivalents, lorsqu’ils sont accessibles, peut contribuer à limiter le risque qu’une personne obtienne de meilleurs résultats en raison de sa familiarité avec un formulaire en particulier.
- Les mesures élaborées pour le dépistage de la démence peuvent ne pas être assez précises pour détecter un déficit plus léger, ou omettre des fonctions cognitives cliniquement pertinentes liées aux déficits cognitifs d’origine vasculaire.
1.2 Évaluation des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire qui présentent des troubles cognitifs (sur le plan clinique, selon leurs antécédents, selon le rapport de la personne ou de la famille, ou détectés lors du processus de dépistage), qu’ils soient associés ou non à des antécédents d’AVC, doivent faire l’objet d’une évaluation plus détaillée par des professionnels de la santé ayant l’expertise appropriée en matière d’évaluation neurocognitive et de déficits cognitifs d’origine vasculaire [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les signes et symptômes des déficits cognitifs d’origine vasculaire, voir l’annexe III.
- L’évaluation des déficits cognitifs d’origine vasculaire doit inclure les répercussions des déficits cognitifs sur le fonctionnement et la sécurité dans le cadre des activités de la vie quotidienne, la conduite automobile, les activités instrumentales de la vie quotidienne, les activités sociales, les loisirs, la gestion financière, ainsi qu’au travail ou à l’école [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les outils de dépistage et d’évaluation validés, voir l’annexe IV.
- Ces évaluations doivent être effectuées avant que la personne ne reprenne des activités exigeantes sur le plan cognitif et susceptibles de présenter un risque pour sa sécurité [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent également faire l’objet d’un dépistage de troubles concomitants susceptibles d’affecter la cognition. Il peut s’agir d’affections médicales concomitantes, de maladies neurodégénératives, de troubles du sommeil ou de troubles de l’humeur, comme la dépression, l’anxiété ou l’apathie [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur la dépression et les troubles du sommeil après un AVC, voir le module Réadaptation, rétablissement et participation communautaire.(Lanctôt et coll., 2020 )Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le point 2 des considérations cliniques de la section 1.1.
- Les résultats de ces évaluations doivent être pris en compte pour guider le choix et la mise en œuvre de stratégies d’intervention correctives, compensatoires ou adaptatives appropriées en fonction des besoins et des objectifs de la personne [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
Considérations cliniques de la section 1.2
- Troubles concomitants et facteurs situationnels : Le rendement cognitif doit être interprété dans le contexte de facteurs cliniques de confusion potentiels qui peuvent avoir une incidence sur l’interprétation des résultats, tels que des déficits de communication et sensorimoteurs (parole et langage, vision et audition), le délire, l’hypo-activation ou l’hyper-activation, les symptômes neuropsychiatriques (par exemple, labilité, dépression, apathie et anxiété), d’autres problèmes médicaux (comme la douleur ou des infections) ou des médicaments, ainsi que des facteurs sociodémographiques et individuels (par exemple, langue, sexe, genre, origine ethnique, normes culturelles et situation géographique).
- Lors des évaluations, en particulier dans les établissements de soins de courte durée, les facteurs environnementaux doivent être pris en compte, y compris les tentatives de maximiser l’intimité, de minimiser le bruit et les éléments de distraction potentiels, et d’éviter les signaux dans la pièce.
- Le délire peut perturber les évaluations cognitives. De nouveaux diagnostics (comme un diagnostic d’AVC) et d’autres motifs d’hospitalisation en soins de courte durée, ainsi que l’environnement même des soins de courte durée, peuvent déclencher ou aggraver le délire. En cas de délire manifeste, l’évaluation détaillée doit être reportée; si l’on craint qu’un délire plus subtil n’affecte les résultats de l’évaluation, il est utile de procéder à une réévaluation cognitive au fil du temps.
- La dépression a un lien complexe avec la cognition. La dépression peut aggraver les déficits cognitifs d’origine vasculaire; ces derniers peuvent limiter le recours à des stratégies non pharmacologiques de prise en charge de la dépression post-AVC, et la dépression dans le contexte de l’AVC peut ressembler à un déficit cognitif d’origine vasculaire.
- Fonctions de base : L’ampleur et le degré de détail d’une évaluation doivent prendre en compte les antécédents individuels de la personne, son fonctionnement intellectuel de base, sa scolarité, sa profession, de même que ses activités sociales et de loisirs. L’exécution d’une tâche peut indiquer un déclin ou une limitation fonctionnelle chez une personne, même si les résultats de celle-ci aux évaluations n’évoquent pas une atteinte grave ou une perturbation. Il faut consigner le niveau de scolarité de la personne et en tenir compte dans l’interprétation des résultats aux évaluations cognitives.
- Étape de la vie : Les effets de l’âge, des étapes de la vie ou du fonctionnement préalable aux déficits cognitifs d’origine vasculaire doivent être pris en compte lorsqu’il s’agit de décider du moment et de l’objet de l’évaluation, ainsi que de la méthode à employer. Les décisions concernant les compétences à évaluer doivent toujours être prises en fonction des objectifs de la personne, qui peuvent différer selon les étapes de la vie (par exemple, l’école, le travail, la conduite automobile et la vie autonome).
- Personnalisation : Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent faire l’objet de plans de prise en charge et de réadaptation personnalisés qui comprennent une approche centrée sur la personne, une prise de décisions partagée, ainsi que des préférences et des objectifs adaptés à la culture et convenus d’un commun accord.
- Moment : Les répercussions des déficits cognitifs d’origine vasculaire peuvent changer avec le temps, en raison de l’évolution de la maladie, des effets de la réadaptation et des exigences de la vie. Ainsi, les personnes identifiées comme étant à risque d’un déficit cognitif d’origine vasculaire ou qui en sont atteintes doivent faire l’objet d’un dépistage ou d’une évaluation aux différents stades des soins.
- Fonctions cognitives : Les maladies vasculaires cérébrales peuvent affecter tous les aspects de la cognition. L’attention, la vitesse de traitement de l’information et d’autres fonctions exécutives (compétences qui aident à la planification, la concentration de l’attention, la mémorisation de renseignements et la réflexion s’y rapportant, ou au passage d’une tâche à une autre) sont les fonctions les plus fréquemment touchées. La mémoire (déficits cognitifs d’origine vasculaire liés à l’amnésie), le langage et les capacités visuo-spatiales peuvent également être touchés. Les fonctions peuvent être affectées individuellement ou concurremment.
- Les évaluations neuropsychologiques approfondies peuvent comprendre l’évaluation d’un large éventail de fonctions cognitives, notamment l’attention, la vitesse de traitement de l’information, les fonctions exécutives, la mémoire, le langage, les fonctions visuelles, spatiales et perceptives. L’évaluation ne doit pas se limiter aux fonctions dans lesquelles la personne ou le témoin signale des changements.
- L’AVC peut causer des syndromes focaux de troubles cognitifs qui nécessitent des évaluations particulières.
- L’attention, la vitesse de traitement de l’information et les fonctions exécutives comprennent des sous-éléments ou des capacités particulières qui pourraient faire l’objet d’une évaluation (par exemple, les fonctions exécutives peuvent comprendre l’activation, l’inhibition, la flexibilité, le discernement, la planification et l’organisation, le jugement, la résolution de problèmes, le raisonnement abstrait et la cognition sociale). Les définitions et la délimitation des différents éléments et fonctions figurent dans le document Evidence-Based Review of Stroke Rehabilitation (EBRSR) – Chapter 12 : Cognitive Impairments Post-stroke (Saikaley et coll., 2022) (en anglais seulement).
- Capacité : Les professionnels doivent être conscients que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire peuvent présenter une altération de la capacité à prendre des décisions. Lors du dépistage ou de l’évaluation des déficits cognitifs d’origine vasculaire, il faut tenir compte des questions de consentement et de capacité, tant pour l’évaluation elle-même qu’au moment d’obtenir des renseignements auprès des proches.
- Choix des outils d’évaluation : L’évaluation cognitive à l’aide d’outils normalisés est importante pour déterminer la nature et la gravité des troubles cognitifs, ainsi que les capacités cognitives et les forces préservées. Dans le cadre d’une évaluation portant sur plusieurs fonctions, les domaines d’intérêt peuvent être choisis en fonction du tableau clinique, des antécédents, des examens et des besoins ou objectifs de la personne ou de son aidante ou aidant.
- Il existe de nombreuses évaluations validées des fonctions neurocognitives qui portent sur plusieurs domaines.
- Le déficit peut être défini par des scores qui se situent en dehors des normes standard ou qui indiquent un changement par rapport au fonctionnement antérieur consigné de la personne.
- Les activités thérapeutiques, les évaluations fonctionnelles et les évaluations normalisées fournissent des renseignements supplémentaires en montrant l’incidence des déficits.
- Les outils utilisés pour évaluer les déficits cognitifs d’origine vasculaire peuvent être propres à la question clinique posée, aux différents contextes, aux zones géographiques, aux professions et à la chronologie tout au long du continuum de soins. Tenez compte de la validité et de la normalisation des outils choisis en fonction de facteurs tels que l’âge, la culture, la maîtrise de la langue utilisée pour l’évaluation, l’aphasie, la fonction physique et le niveau de scolarité.
- Évaluations multiples : Bien que le dépistage et l’évaluation à différents stades des soins soient importants pour orienter le diagnostic et la prise en charge, il est également important d’être conscient de l’incidence possible des évaluations multiples, à la fois sur la validité des résultats et sur la personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire (par exemple, obtention de meilleurs résultats en raison de la familiarité avec les évaluations, fatigue ou ennui lié aux évaluations). Pour éviter la familiarité avec les évaluations, l’utilisation de différents formulaires équivalents est recommandée lorsque possible.
- Évaluations chez des personnes présentant d’autres déficits neurologiques : La présence et la gravité de déficits neurologiques non cognitifs, y compris des déficits moteurs et du champ visuel, doivent être considérées lors de la réalisation d’évaluations cognitives et dans la compréhension des causes des changements touchant les activités quotidiennes. De plus, il est difficile d’évaluer les fonctions cognitives qui ne concernent pas le langage en présence d’une aphasie. En présence d’autres déficits neurologiques, il peut être nécessaire de procéder à un examen minutieux des antécédents, d’obtenir des renseignements de la part d’un témoin et de faire preuve de jugement clinique pour comprendre les répercussions des changements cognitifs. Dans les cas complexes, une évaluation officielle réalisée par un neuropsychologue ou des évaluations multiples peuvent être nécessaires.
1.3 Imagerie diagnostique et analyses de laboratoire
- Les personnes soupçonnées d’être atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent subir un examen d’imagerie cérébrale vasculaire par résonance magnétique (IRM) ou tomodensitométrie (TDM) afin d’évaluer la présence d’une maladie vasculaire cérébrale [forte recommandation; faible qualité des données probantes].
- L’IRM est recommandée par rapport à la TDM en l’absence de contre-indications [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Si une TDM est réalisée, on recommande de ne pas utiliser d’agent de contraste et d’effectuer des reformations coronales pour mieux évaluer l’atrophie de l’hippocampe [forte recommandation; faible qualité des données probantes] (Smith et coll., 2020).
- Les analyses de laboratoire visant à déterminer le risque d’AVC et les éventuels facteurs contribuant aux déficits cognitifs doivent comprendre les suivantes : FSC; thyréostimuline; vitamine B12; calcium; électrolytes; créatinine; alanine aminotransférase; bilan lipidique; taux d’HbA1c [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
Considérations cliniques de la section 1.3
- Les maladies vasculaires comprennent des infarctus corticaux ou sous-corticaux multiples, des infarctus silencieux, des infarctus stratégiques, des maladies des petits vaisseaux avec lésions de la substance blanche et des lacunes, ainsi que des hémorragies cérébrales, y compris les microhémorragies et la sidérose superficielle.
- L’IRM est plus sensible que la TDM aux modifications vasculaires telles que les petits infarctus cérébraux et constitue la modalité de choix pour décrire les marqueurs d’une maladie des petits vaisseaux cérébraux et de l’angiopathie amyloïde selon des critères consensuels. L’IRM peut également fournir des données supplémentaires sur d’autres diagnostics ou des diagnostics concomitants, tels que les schémas d’atrophie focale associés aux démences neurodégénératives.
- Les séquences d’imagerie de base comprennent l’imagerie de diffusion, la séquence FLAIR, l’imagerie par susceptibilité (soit l’imagerie pondérée par susceptibilité, soit par écho de gradient) et l’imagerie pondérée en T1 ou en T2.
- L’imagerie de diffusion par résonance magnétique est plus sensible dans le cas d’un AVC aigu si elle est réalisée dans la première ou les deux premières semaines suivant les symptômes de l’AVC ou un changement soudain de la cognition ou du comportement.
- Les changements structurels plus chroniques associés aux déficits cognitifs d’origine vasculaire, notamment l’atrophie, les infarctus chroniques, les micro-infarctus corticaux, les lacunes, les maladies de la substance blanche et les micro-hémorragies sont évalués à l’aide d’une combinaison de séquences, dont les suivantes : T1 et T2, FLAIR et imagerie par susceptibilité ou par écho de gradient.
- Lorsque l’IRM n’est pas accessible ou est contre-indiquée, il est raisonnable d’envisager l’imagerie par TDM.
- L’imagerie, en plus d’aider au diagnostic, peut également être utilisée pour faire le suivi des changements ou de la progression de la maladie au fil du temps.
- Si l’imagerie n’est pas possible, les antécédents cliniques et les résultats d’examens compatibles avec un AVC peuvent être utilisés comme données probantes objectives d’une maladie vasculaire cérébrale.
- Les rapports de radiologie doivent décrire les maladies vasculaires cérébrales latentes conformément aux normes STRIVE (Duering et coll., 2023).
- Les hypersignaux de la substance blanche qu’on soupçonne d’être d’origine vasculaire doivent être signalés à l’aide d’une échelle d’évaluation visuelle validée, telle que l’échelle de Fazekas pour l’IRM.
- Le seuil associé aux lésions vasculaires (en ce qui a trait à leur ampleur et à leur emplacement) qui doit être atteint pour causer un dysfonctionnement cognitif clinique n’est pas bien défini. Il sera probablement variable d’une personne à l’autre en raison de différents degrés de réserve cognitive. Une récente étude, dans le cadre de laquelle on a regroupé des données tirées de plus de 2 900 examens d’IRM cérébrale effectués après un AVC, a révélé que le lobe frontal gauche, le lobe temporal gauche, le thalamus gauche et le lobe pariétal droit sont des zones où des infarctus étaient fortement susceptibles d’affecter la cognition. Il existe un consensus, appuyé par certaines données probantes tirées d’études observationnelles, sur le fait suivant : la présence d’hypersignaux de la substance blanche sous-corticale (début de confluence des lésions ou lésions confluentes) mesurés à l’aide de l’échelle Fazekas est suffisante pour entraîner un déficit cognitif clinique chez de nombreuses personnes (Staals et coll., 2015; Weaver et coll., 2021)
Voir les lignes directrices de la CCCDTD5 sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire pour obtenir de plus amples renseignements sur les procédures d’imagerie (Smith et coll., 2020).
1.4 Critères diagnostiques des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Tels qu’ils sont définis dans les présentes lignes directrices (voir ci-dessus), les déficits cognitifs d’origine vasculaire désignent une série de déficits cognitifs nouveaux ou s’aggravant (sections 1.1-1.2) attribués à une lésion vasculaire cérébrale ou accélérés par celle-ci (section 1.3). Le diagnostic peut être établi en fonction de la présence d’une maladie vasculaire et de déficits cognitifs tels que décrits ci-dessus (sections 1.1-1.3) [forte recommandation; faible qualité des données probantes].
- Des critères normalisés peuvent être utilisés pour étayer le diagnostic de déficits cognitifs d’origine vasculaire [recommandation conditionnelle; faible qualité des données probantes].
- Ces critères peuvent comprendre les critères de la VAS-COG (International Society of Vascular Behavioral and Cognitive Disorders), le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), la VICCS (Vascular Impairment of Cognition Classification Consensus Study) ou l’énoncé de consensus de l’American Heart Association [forte recommandation; faible qualité des données probantes] (Smith et coll., 2020).
Les déficits cognitifs d’origine vasculaire touchent jusqu’à 60 % des personnes ayant subi un AVC. Ils sont associés à un moins bon rétablissement et à une diminution des capacités fonctionnelles en ce qui a trait aux activités de base et aux activités instrumentales de la vie quotidienne (El Husseini et coll., 2023). Chez les personnes ayant subi un premier AVC, la prévalence des déficits cognitifs est d’environ 20 %, et est supérieure à 33 % chez celles en ayant subi plus d’un (Craig et coll., 2022; Pendlebury et Rothwell 2019). Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire peuvent avoir besoin d’une assistance et d’une réadaptation continues et à long terme (Madureira et coll., 2001). Les capacités cognitives liées aux fonctions exécutives, à l’attention et à la mémoire semblent importantes pour prédire l’état fonctionnel à la sortie de l’hôpital. Dans le cadre de l’étude Oxford Vascular (OxVASC), l’incidence cumulée après 5 ans d’un nouveau déficit cognitif d’origine vasculaire post-événement était de 16,2 % à la suite d’un AIT et de 33,1 % à la suite d’un AVC (Pendlebury et Rothwell, 2019). Les déficits cognitifs sont associés à une augmentation des taux de dépendance à long terme et de mortalité (61 % contre 25 %) (Tatemichi et coll., 1990; Tatemichi et coll., 1994).
On observe aussi une augmentation du taux de déficits cognitifs dus à une maladie vasculaire latente. Les AVC silencieux, observables par des lacunes ou des hypersignaux de la substance blanche lors d’examens d’imagerie pondérée en T2, sont fréquents et associés au déclin cognitif, à la démence et à l’AVC. De nouvelles données montrent que pour chaque AVC cliniquement évident, il peut y avoir jusqu’à dix AVC silencieux. La maladie des petits vaisseaux intracérébraux est une affection dont le taux augmente avec le vieillissement de la population, entraînant une hausse des besoins de services de soutien à long terme.
Au pays, on estime que 5 % des personnes de plus de 65 ans présentent des signes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire. Les coûts sociaux annuels totaux par patient associés à la prise en charge des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire au pays ont été estimés à l’aide des données de l’étude Canadian Study of Health and Aging (Rockwood et coll., 2002). Les coûts étaient de 15 022 $ pour les personnes dont l’atteinte était légère, de 14 468 $ pour les personnes dont l’atteinte était légère à modérée, de 20 063 $ pour les personnes dont l’atteinte était modérée et de 34 515 $ pour les personnes dont l’atteinte était grave.
Les personnes ayant une expérience vécue ont souligné l’importance du dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire chez les personnes ayant subi un AVC ou un AIT et chez celles qui présentent des facteurs de risque importants de déficits cognitifs d’origine vasculaire. Elles ont insisté sur la nécessité d’un dépistage continu et régulier dans l’ensemble du continuum de soins. Elles ont également souligné le lien entre les déficits cognitifs d’origine vasculaire et la santé mentale, de même que l’importance d’un dépistage lié à la santé mentale chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire. Elles ont aussi affirmé que les évaluations des déficits cognitifs d’origine vasculaire devaient être centrées sur la personne touchée et tenir compte de ses préoccupations et de celles de sa famille, ainsi que des répercussions des troubles cognitifs sur les activités de la vie quotidienne. Il a été difficile de poser un diagnostic chez certaines personnes atteintes d’un déficit cognitif léger d’origine vasculaire, car les évaluations n’étaient pas assez précises pour détecter les atteintes de moindre importance.
Les personnes ayant une expérience vécue des déficits cognitifs d’origine vasculaire ont mentionné que recevoir un tel diagnostic peut être difficile et bouleversant. Elles ont souligné l’importance du soutien et de la compassion lors de l’annonce du diagnostic.
Pour s’assurer que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire sont évaluées, prises en charge et traitées rapidement, les équipes interdisciplinaires doivent avoir accès à l’infrastructure et aux ressources nécessaires. Les exigences peuvent comprendre les éléments ci-dessous, qui sont établis à l’échelle des systèmes.
- Responsables des systèmes pour évaluer la façon dont les considérations liées à l’équité, à la diversité et à l’inclusion sont intégrées dans la planification des systèmes pour les services de prise en charge de l’AVC et les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
- Mécanismes en place pour s’assurer que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et leur famille ont accès aux ressources et services appropriés dans leur communauté, et ce, en temps opportun après l’apparition des symptômes et le diagnostic.
- Modèles de soins incluant des outils technologiques comme la télémédecine, le suivi téléphonique régulier et l’assistance en ligne.
- Hôpitaux, centres de réadaptation, services de soins à domicile, établissements de soins de longue durée et autres établissements communautaires dotés de ressources suffisantes pour offrir des soins aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, ainsi que de personnes-ressources, de gestionnaires de cas et d’intervenants pivots identifiés pour coordonner la gestion des transitions de soins chez les personnes ayant subi un AVC.
- Éducation du public pour l’informer que le déclin cognitif peut être considéré comme une manifestation d’une maladie vasculaire ou d’un AVC.
- Éducation du public pour le sensibiliser davantage sur l’hypertension non traitée ou non maîtrisée et sur les autres facteurs de risque vasculaire, ainsi que sur leur relation avec le déclin cognitif et la démence.
- Éducation pour sensibiliser davantage les médecins de famille et les professionnels des soins primaires que sans traitement, les personnes ayant subi un AVC, atteintes d’une maladie cardiaque ou présentant d’autres facteurs de risque vasculaire courent un risque élevé de déficits cognitifs, même en l’absence d’un AVC manifeste.
- Éducation pour sensibiliser davantage les professionnels dans l’ensemble des disciplines (par exemple, néphrologie, ophtalmologie et médecine familiale) sur le fait que les personnes atteintes d’une maladie des petits vaisseaux doivent faire l’objet d’un dépistage des facteurs de risque d’AVC et de déficits cognitifs.
- Accès à des équipes interprofessionnelles (médecins, infirmières, psychologues, ergothérapeutes et autres spécialistes pertinents) disposant de l’expertise nécessaire pour prendre en charge de manière appropriée les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire dans l’ensemble du continuum de soins, dans des cliniques spécialisées et au sein de la communauté.
- Mécanismes visant à assurer une bonne communication et une bonne circulation de l’information entre les divers spécialistes et programmes au-delà des principaux prestataires pour répondre aux besoins variés des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire (par exemple, les spécialistes de la santé mentale, les spécialistes des fonctions cognitives, les programmes gériatriques).
- Éducation continue pour garantir la compétence des professionnels en ce qui a trait à la réalisation, à l’interprétation et à la prise en charge du dépistage et de l’évaluation des personnes qui présentent un déficit cognitif d’origine vasculaire après avoir subi un AVC ou qui sont à risque d’en présenter un.
- Mécanismes de collecte et de transmission de données efficaces et cohérents pour faciliter la communication entre les équipes de soins et réduire les redondances.
- Élaboration et mise en œuvre, en partenariat avec les provinces, d’un programme d’assurance médicaments équitable, universel et conçu pour améliorer l’accès à des médicaments à moindre coût pour toutes les personnes au pays, indépendamment de leur situation géographique, de leur âge ou de leur capacité à payer. Ce programme doit comprendre une liste exhaustive de médicaments remboursés, dans le cadre de laquelle l’État est le premier payeur.
Indicateurs du système
- Pourcentage de familles et d’aidantes et aidants qui ont reçu des renseignements sur le fonctionnement cognitif des personnes qui ont subi un AVC, y compris sur les recommandations qui prennent en considération la capacité de la personne à fonctionner le mieux possible dans l’environnement le moins restrictif possible.
- Proportion des régions au pays disposant d’un accès à des spécialistes de la fonction cognitive (par exemple, des neuropsychologues, des neurologues, des spécialistes de la neurologie cognitive, des gériatres) à des fins d’évaluation et de prise en charge des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
Indicateurs de processus
- Pourcentage de personnes ayant subi un AVC, atteintes d’une maladie du cœur ou présentant d’autres facteurs de risque vasculaire qui se soumettent à un dépistage des déficits cognitifs à chaque moment de transition dans l’ensemble du continuum de soins (c’est-à-dire, soins aigus en milieu hospitalier, réadaptation en milieu hospitalier, programmes et consultations externes, services à domicile et rendez-vous de suivi), ainsi que dans la communauté après l’obtention de leur congé, et chaque fois que l’on soupçonne un changement de leur état cognitif.
- Proportion de personnes ayant subi un AVC, atteintes d’une maladie du cœur ou présentant d’autres facteurs de risque vasculaire chez qui des changements cognitifs possibles ont été détectés durant le dépistage et qui sont orientées vers une évaluation cognitive ou neuropsychologique plus approfondie aux moments de transition et lors de changements de milieux dans l’ensemble du continuum de soins (par exemple, dans le cadre des soins en milieu hospitalier, de la réadaptation en milieu hospitalier ou des consultations ou programmes externes et ambulatoires [cliniques de prévention de l’AVC], ainsi qu’après l’obtention de leur congé pour réintégrer la communauté).
- Proportion de personnes ayant subi un AVC, atteintes d’une maladie du cœur ou présentant d’autres facteurs de risque vasculaire et qui ont reçu un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire après l’AVC de référence.
- Proportion de personnes atteintes d’un déficit cognitif et qui se soumettent à des examens d’imagerie cérébrale et cérébrovasculaire.
Indicateurs de résultats et d’expérience axés sur la personne
- Qualité de vie après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire selon une auto-évaluation longitudinale effectuée au moyen d’un outil de mesure validé.
- Résultats fonctionnels après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire, mesurés de façon longitudinale.
Notes relatives à la mesure des indicateurs
- Les recommandations relatives aux déficits cognitifs d’origine vasculaire et les indicateurs de rendement correspondants s’appliquent dans l’ensemble du continuum de soins et doivent être pris en considération dans le cadre des soins en milieu hospitalier, de la réadaptation en milieu hospitalier, des consultations externes, des services à domicile et des cliniques de prévention, ainsi qu’après l’obtention de leur congé pour réintégrer la communauté.
- Lors de l’utilisation de ces indicateurs de rendement, il est important d’en consigner le moment et le contexte (continuum des soins). Les données à mesurer se trouvent dans la vérification préliminaire des dossiers médicaux des personnes. La qualité des données repose sur la qualité des documents préparés par les professionnels de la santé.
- Il s’agit d’un nouveau champ de compétences pour lequel les professionnels de la santé auront besoin de beaucoup de formation, notamment en ce qui concerne la préparation de documents.
- Les indicateurs de la qualité de vie et des résultats fonctionnels doivent être mesurés à des intervalles réguliers afin de déceler tout changement au fil du temps. Ces données doivent être communiquées à l’ensemble des prestataires de soins et dans les différents milieux afin de favoriser la collaboration et de faciliter l’accès aux données pertinentes pour que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire puissent obtenir des soins optimaux.
- Des points de référence fondés sur des données probantes n’ont pas encore été établis pour les indicateurs de rendement relatifs aux déficits cognitifs d’origine vasculaire; ils le seront au fur et à mesure que des données seront recueillies et transmises.
Les ressources et les outils ci-dessous, qui sont externes à Cœur + AVC et aux Recommandations, peuvent être utiles à la mise en œuvre des soins de l’AVC. Cependant, leur présence ne constitue pas une approbation réelle ou implicite par l’équipe des pratiques optimales de soins de l’AVC ni par Cœur + AVC. Nous vous encourageons à examiner ces ressources et ces outils d’un œil critique et à les mettre en œuvre dans votre pratique à votre discrétion.
Renseignements destinés aux prestataires de soins de santé
- Figure 1 du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : tableau des associations cœur-cerveau de Cœur + AVC – Toutes les affections cardiovasculaires peuvent entraîner des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Définitions et descriptions du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC
- Figure 2 du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Cadre pour l’évaluation et le diagnostic des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Annexe III du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Signes et symptômes des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Annexe IV du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Outils de dépistage des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Annexe V du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Carte du parcours des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire
- Cœur + AVC. Agir pour des soins de l’AVC optimaux communautaires et de longue durée (ASACL) : Une ressource pour les dispensateurs de soins de sante
- Cinquième Conférence canadienne de consensus sur le diagnostic et le traitement de la démence (CCCDTD5) : Lignes directrices pour la prise en charge des déficits d’origine vasculaire (en anglais seulement)
- SIGN (Scottish Intercollegiate Guidelines Network) 168 : Assessment, diagnosis, care and support for people with dementia and their carers (en anglais seulement)
- Vascular Harmonization Guidelines (en anglais seulement)
- Evidence-based Review of Post-Stroke Cognitive Disorders (EBRSR) (en anglais seulement)
- Essais post-AVC CanStroke
- AHA/ASA Scientific Statement on Vascular Contributions to Cognitive Impairment and Dementia (en anglais seulement)
- NHS Psychological care after stroke (en anglais seulement)
- Info AVC. Évaluations par sujet, Cognition
- First Nations cognitive assessment tool (en anglais seulement)
- ICIS. Comprendre les trajectoires de soins de santé des personnes atteintes de démence
- Gouvernement du Canada. Démence an Canada
- Institut ontarien du cerveau. Stroke and Transient Ischemic Attack (en anglais seulement)
- Institut ontarien du cerveau. Infographie sur l’AVC (en anglais seulement)
Renseignements destinés aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, à leur famille et à leurs aidantes et aidants
- Cœur + AVC. Infographie sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire et carte du parcours
- Cœur + AVC. Votre cheminement après un AVC
- Cœur + AVC. Liste de vérification après un AVC
- Cœur + AVC. Aide-mémoire pour les soins de santé virtuels
- Cœur + AVC. Infographie sur la prévention secondaire
- Cœur + AVC. Infographie sur la réadaptation et le rétablissement
- Cœur + AVC. Infographie sur les transitions et la participation communautaire
- Cœur + AVC. Déficit cognitif d’origine vasculaire
- Cœur + AVC. Rétablissement et soutien après un AVC
- Cœur + AVC. Dépression, énergie, réflexion et perception
- Cœur + AVC. Soutien en ligne et soutien par les pairs
- Cœur + AVC. Soutien aux partenaires de soins familiaux
- Cœur + AVC. Reconnaître et gérer le stress
- Info AVC
Evidence table and reference list
Screening and Assessment
Despite the widespread adoption of screening and assessment methods for VCI post stroke, there are few studies that have examined their association with stroke outcome (McKinney et al. 2002) reported no significant differences in outcomes (Extended ADL, Cognitive Failures Questionnaire, General Health Questionnaire-28 for patients and carers and Carer Strain Index) at 3 or 6 months among 112 patients with stroke, who received a detailed battery of cognitive assessments to assess specific cognitive functions, compared with patients who received no further assessment after initial cognitive screening. However, there were significant losses to follow-up, limiting the availability of outcome data. In the OSC CARE trial (Demeyere et al. 2019), 821 patients, who had sustained a stroke within the previous 10 weeks were randomized to receive domain-specific cognitive screening, using the Oxford Cognitive Screen (OCS) + tailored management advice (one page domain specific leaflets) or general cognitive screening using the MoCA. At baseline, 75% of patients in the OCS group were cognitively impaired in ≥1 domain vs. 58% of patients in the MoCA group, based on a score <26. At 6 months, there were no significant differences between groups in either of the primary outcomes (Stroke Impact Scale and change in stroke severity, assessed using the NIHSS), or in change in cognitive status.
The most commonly used tests for the screening of cognitive function post stroke are the MoCA and the MMSE. The sensitivities and specificities of the MMSE to detect dementia or multidomain cognitive impairment were estimated at 88% and 62%, respectively, when pooling data from 5 studies (Lees et al. 2014). Using data from 16 studies, a meta-analysis embedded in the European Stroke Organization guidelines on post-stroke cognitive impairment (Quinn et al. 2021), the overall sensitivity of the MMSE was 73% and the specificity, 79%. These test characteristics disregarded timing of assessment and used a cut-off that provided the best fit of sensitivity/specificity. The sensitivity was higher in the acute (<3 months) vs. chronic studies (80% vs. 60%), while the specificity was higher in chronic studies (81% vs. 74%). Using cutoffs of 22-24 vs. 25-27, yielded similar specificities (74% and 72%), with slightly better specificity at lower thresholds (82% vs. 76%).
The estimates of sensitivity and specificity for MoCA to detect dementia or multidomain cognitive impairment at a cut-point of <26 were reported to be 84% and 45%, respectively, pooling the results from 4 studies (Lees et al. 2014). In other studies, including patients with acute stroke, sensitivities and specificities were 85% and 88% (cut point 22/23), (Zuo et al. 2016) and 82% and 76% (cut point 26/27)(Cumming et al. 2013). Using data from the same European Stroke Organization guideline, pooling data from 17 studies, the overall sensitivity of MoCA was 84% and the specificity, 71%. At the lower MoCA threshold of 21–23 sensitivity was 84% and specificity 78%. A cutoff of 24–26 had similar sensitivity (86%) but lower specificity (59%). MoCA performed in the “post acute” period had higher specificity (80%), compared with the acute period (61%). Overall, the MoCA appears more sensitive to the presence of VCI compared to the MMSE, particularly with mild deficits (Dong et al. 2010; Godefroy et al. 2011; Pendlebury et al. 2012; Toglia et al. 2011), although equivalence has been noted in other studies, notably with patients of moderate to severe strokes (Dong et al. 2012).
Screening for pre-stroke cognitive impairment, which can be helpful to inform the diagnostic process, can be accomplished using validated instruments such as the Informant Questionnaire on Cognitive Decline in the Elderly (IQCODE) or its variations that use informant reports (Jorm and Korten 1988). Other instruments may be useful. As part of the 5th Canadian Consensus Conference on the Diagnosis and Treatment of Dementia, the literature on informant‐based tools for assessment and monitoring of cognition, behavior, and function in neurocognitive disorders (NCDs), was reviewed (Choudhury et al. 2022). Nineteen tools were identified. Among them 5 assessed cognition and function, 5 assessed function (mainly ADL), 7 assessed behaviors, and 2 assessed cognition, function and behavior.
In patients with cognitive impairment identified on screening tests, a more detailed assessment is required to determine which cognitive domains have been affected, and to determine the nature and extent of the impairment. For selected patients, those wishing to return to work or school may be candidates to undergo through examination using neuropsychological battery (NPB), considered the gold standard for detection of cognitive impairments. An example of one such battery, The National Institute of Neurological disorders and Stroke— Canadian Stroke Network Vascular Cognitive Impairment Harmonized battery aims to maximize information obtained from relatively few tests with well-validated tasks, and which can assess impairments across different cognitive domains. The battery consists of 3 sets of tests that can be performed in 60, 30, or 5 minutes (Hachinski et al. 2006).
Since clinical signs and symptoms of VCI are often insufficient to confirm a final diagnosis and usually cannot differentiate among the various etiologies, neuroimaging plays an important role in the management of patients with impaired cognition. Neuroimaging, using magnetic resonance imaging (MRI) can be used to detect infarcts, white matter changes and lacunar infarcts, and microbleeds and is preferred over computed tomography (CT) as it has greater sensitivity for detecting these abnormalities.
Sex, gender and other equity-related considerations
The incidence of post stroke cognitive impairment (PSCI) is generally considered to be similar between the sexes, although some studies report a higher incidence in women (Mellon et al. 2015, Dong et al. 2020). Exalto et al. (2023) reported the incidence of PSCI 15 months after stroke was 51%, with no difference between men and women, although there were differences in affected cognitive domains. The most commonly affected domain wase visuospatial perception/construction, in women and verbal memory for men. Women more often had impairment in the domains of attention, executive functioning, and language, whereas men were more likely to have impairment in verbal memory. In the same study, the sensitivity and specificity of MoCA for detecting cognitive impairment did not differ between the sexes, while the sensitivity of MMSE was significantly higher in women, and the specificity, higher in men. The differences in the performance of the two screening tests may reflect differences between the two tests, whereby there is a greater focus on verbal abilities in the MMSE, while MoCA contains more items testing executive and visuoconstructive function and covers more cognitive domains.