Section précédente 1. Dépistage, évaluation et diagnostic Prochaine section 3. Réadaptation cognitive
NOUVEAU Déficits cognitifs d’origine vasculaire

2. Prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire


Remarques

Les déficits cognitifs d’origine vasculaire représentent un syndrome complexe et hétérogène qui pose des défis en ce qui concerne les processus de soins et la prise de décisions cliniques. La prise en charge clinique des déficits cognitifs d’origine vasculaire doit donc se baser sur la collaboration visant à assurer le bien-être optimal de la personne touchée par l’entremise de la coordination et de la continuité des soins. Les principaux éléments de la prise en charge sont les interventions fondées sur des données probantes, l’éducation des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et de leur famille, les perspectives centrées sur la personne et les approches systémiques visant à améliorer l’orientation dans le système de soins et la continuité des soins.

Recommandations et/ou Facteurs cliniques
2.1 Principes de la prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire
  1. Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent faire l’objet d’un plan de prise en charge personnalisé comprenant une approche centrée sur la personne, une prise de décisions partagée, ainsi que des préférences et des objectifs adaptés à la culture et convenus d’un commun accord [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 
    1. Le plan de prise en charge doit comprendre un suivi et une surveillance et être revu régulièrement en fonction de l’évolution du déficit cognitif d’origine vasculaire au fil du temps [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
    2. Les objectifs de traitement et les interventions choisies doivent tenir compte de ce qui suit : forces et faiblesses du profil cognitif de la personne touchée (y compris le tableau clinique et la gravité) et ses capacités de communication; étiologie et pronostic; troubles concomitants; capacité de décision de la personne touchée; environnement de soins et milieu de vie (y compris la disponibilité de la famille et des aidantes et aidants) [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
    3. Les interventions doivent prendre en compte les objectifs à long terme visant à maintenir la pratique d’activités et la participation souhaitées ou à faciliter la reprise de celles-ci (par exemple, les soins personnels, la gestion du foyer et des finances, les loisirs, la conduite automobile, le retour au travail), dans le contexte des meilleures données probantes accessibles [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 
  2. Des approches non pharmacologiques et pharmacologiques de la prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire et de la réadaptation cognitive doivent être utilisées [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 
  3. La prise en charge des facteurs de risque vasculaire doit être optimisée [recommandation forte; qualité élevée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations et les lignes directrices C-CHANGE (Gladstone et coll., 2022; Jain et coll., 2022). Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la section 5.2 sur les soins palliatifs.
  4. La personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, sa famille et ses aidantes ou aidants doivent être informés, à de multiples moments de transition dans leur parcours, de l’évolution clinique attendue et de l’incidence sur la cognition et le fonctionnement [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la carte du parcours des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire à l’annexe V.

Considérations cliniques de la section 2.1

  1. Un plan de prise en charge coordonné doit favoriser la continuité des soins tout au long de l’évolution des déficits cognitifs d’origine vasculaire et du continuum de soins.
  2. L’approche de la prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire doit prendre en compte des éléments tels que la fixation d’objectifs, le soutien social, l’étayage cognitif (en utilisant des approches précises pour les tâches cognitives, comme des listes de vérification), la gestion du mode de vie, l’entraînement aux tâches et l’environnement.
  3. Chez les personnes présentant des troubles concomitants importants ou pour lesquelles les objectifs de soins donnent la priorité au confort ou aux approches palliatives, des discussions concernant des stratégies de réduction du risque vasculaire moins énergiques ou l’abandon de ces stratégies peuvent s’avérer appropriées. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la section 5.2 sur les soins palliatifs.
2.2 Prise en charge non pharmacologique des déficits cognitifs d’origine vasculaire
  1. Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent être évaluées aux fins de dépistage des facteurs de risque vasculaire médicaux (par exemple, hypertension, diabète, hyperlipidémie, fibrillation auriculaire et troubles du sommeil) et liés au mode de vie (par exemple, régime alimentaire, apport en sodium, cholestérol, exercice physique, poids, consommation d’alcool et tabagisme) [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 
  2. Les facteurs de risque vasculaire médicaux et liés au mode de vie doivent être pris en charge afin de réduire au minimum le risque d’un premier AVC ou d’un AVC récurrent, car ils sont associés à des déficits cognitifs [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 
  3. Les personnes doivent être orientées vers les spécialistes appropriés pour soutenir la prise en charge des facteurs de risque vasculaire particuliers liés à des affections médicales et au mode de vie, ainsi que des troubles concomitants (par exemple, la dysphagie), s’il y a lieu [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
  4. Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire peuvent avoir besoin d’un soutien supplémentaire (par exemple, outils de communication, aide-mémoire, participation et soutien des aidantes et aidants et de la famille) afin d’optimiser leur participation à la définition des objectifs et leur engagement dans les interventions [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 

Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations (Gladstone et coll., 2022). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les stratégies non pharmacologiques particulières, voir les sections 2.6 à 2.9 ci-dessous.

2.3 Prise en charge pharmacologique des déficits cognitifs d’origine vasculaire
  1. L’administration d’inhibiteurs de la cholinestérase (donépézil, rivastigmine et galantamine)* et de mémantine* (antagoniste des récepteurs N-méthyl-D-aspartate [NMDA]) peut être envisagée chez certaines personnes atteintes de démence vasculaire ou de troubles neurocognitifs mixtes, sur la base d’essais randomisés montrant des bienfaits de faible ampleur en matière de résultats cognitifs [recommandation conditionnelle; qualité élevée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, sur les inhibiteurs de la cholinestérase, voir les points 1 et 2 des considérations cliniques de la section 2.3..
  2. Les médecins qui suivent des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent porter une attention particulière aux médicaments qui leur sont prescrits, car certaines classes de médicaments peuvent augmenter le risque de fluctuations cognitives ou de déclin cognitif [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 

* Remarque : Ces médicaments sont actuellement approuvés par Santé Canada pour le traitement de la maladie d’Alzheimer. Ils n’ont pas été approuvés pour le traitement des déficits cognitifs d’origine vasculaire. De nombreuses démences sont associées à la fois à la maladie d’Alzheimer et à la démence vasculaire (troubles neurocognitifs mixtes).

Voir la section 2.4 pour connaître les recommandations relatives à l’utilisation d’agents antithrombotiques, et la section 2.5 pour les recommandations relatives à la prise en charge de l’hypertension. Pour obtenir des conseils généraux sur la prévention de l’AVC, voir aussi le module sur la prévention secondaire de l’AVC ischémique des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC (Gladstone et coll., 2022).

Considérations cliniques de la section 2.3 

  1. L’utilisation des inhibiteurs de la cholinestérase dans le cas de déficits cognitifs d’origine vasculaire « purs » sans maladie d’Alzheimer est controversée. L’utilisation de ces médicaments doit être fondée sur un jugement clinique selon lequel de petites améliorations de la cognition auraient une incidence significative sur la qualité de vie de la personne. Des événements indésirables peuvent survenir. La gravité des déficits cognitifs d’origine vasculaire doit être prise en compte dans les décisions relatives à la prise en charge pharmacologique. 
  2. On peut envisager d’arrêter les inhibiteurs de la cholinestérase en cas d’événements indésirables, s’il n’y a pas de bienfait apparent ou si leur utilisation n’est plus compatible avec les objectifs de soins en raison de l’évolution vers des déficits graves.
  3. Les psychostimulants peuvent avoir un rôle à jouer chez certaines personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire (par exemple, celles dont l’apathie ou l’inattention importante a une incidence sur leur fonctionnement quotidien), bien que les données probantes soient actuellement insuffisantes pour émettre une recommandation. D’autres études sont nécessaires pour vérifier l’innocuité et l’efficacité au sein de cette population.
2.4 Agents antithrombotiques
  1. L’utilisation d’antiplaquettaires ou d’antithrombotiques doit être guidée par les indications existantes de prévention primaire et secondaire de l’AVC ou de troubles vasculaires [recommandation forte; qualité élevée des données probantes]. (Bainey et coll., 2024; Gladstone et coll., 2022; Heran et coll., 2022)
  2. Les déficits cognitifs d’origine vasculaire ne doivent pas être considérés comme une contre-indication à un traitement antithrombotique conforme aux lignes directrices [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 
  3. Les effets d’une faible dose d’acide acétylsalicylique (AAS) chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire présentant des infarctus cérébraux silencieux détectés par neuro-imagerie sans antécédents d’AVC n’ont pas été définis. L’utilisation d’AAS dans ce contexte pourrait être envisagée, mais le bienfait n’est pas clair [recommandation conditionnelle; faible qualité des données probantes] (Smith et coll., 2020).

Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations (Gladstone et coll., 2022), le module sur l’acide acétylsalicylique (AAS) pour la prévention d’événements vasculaires des Recommandations (Wein et coll., 2020) et C-CHANGE (Jain et coll., 2022).

2.5 Prise en charge de l’hypertension
  1. Le traitement à long terme de l’hypertension peut atténuer le déclin cognitif et doit être envisagé chez toutes les personnes ayant une pression artérielle élevée qui sont à risque élevé de déficit cognitif d’origine vasculaire ou qui en présentent déjà un [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
  2. Chez les personnes présentant des troubles cognitifs et une atteinte vasculaire connue ou soupçonnée, un traitement antihypertenseur doit être fortement envisagé en cas de pression artérielle diastolique moyenne constamment ≥ 90 mm Hg, ou en cas de pression artérielle systolique moyenne constamment ≥ 140 mm Hg [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations (Gladstone et coll., 2022) et les lignes directrices d’Hypertension Canada (Rabi et coll., 2020) et C-CHANGE (Jain et coll., 2022).
    1. Le traitement antihypertenseur et les objectifs particuliers de pression artérielle doivent être guidés par les indications existantes de prévention primaire et secondaire de l’AVC ou de troubles vasculaires [recommandation forte; qualité élevée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations (Gladstone et coll., 2022) et les lignes directrices d’Hypertension Canada (Rabi et coll., 2020) et C-CHANGE (Jain et coll., 2022).
2.6 Prise en charge de l’humeur chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire
  1. Les prestataires de soins de santé doivent surveiller les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire pour détecter les changements d’humeur et de comportement, sur la base du tableau clinique ou des rapports de la personne ou de son aidante ou aidant, et ce, tout au long de l’évolution de la maladie [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 
    1. La dépression, l’anxiété, l’apathie et la réactivité émotionnelle sont courantes chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et peuvent être évaluées à l’aide d’outils et de questionnaires validés [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la section sur l’humeur du module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation des Recommandations (Lanctôt et coll., 2020).
  2. Le traitement des troubles de l’humeur et de l’anxiété peut comprendre une psychothérapie, des traitements non pharmacologiques (comme l’exercice physique) ou une pharmacothérapie, ou une combinaison de ces approches [forte recommandation; qualité élevée des données probantes], en fonction de l’état de santé de la personne et de la présence de déficits cognitifs et de communication [forte recommandation; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la section sur l’humeur du module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation des Recommandations. (Lanctôt et coll., 2020)
  3. Chez les patients atteints de déficits cognitifs légers d’origine vasculaire, il est raisonnable d’envisager la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie interpersonnelle ou l’activation comportementale comme l’un des traitements de première intention des symptômes dépressifs et anxieux, en monothérapie [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
  4. Chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif grave d’origine vasculaire (déficits cognitifs marqués, manque d’activation ou d’autodétermination), des traitements personnalisés visant à améliorer la qualité de vie et à atténuer les symptômes comportementaux et psychologiques doivent être envisagés. Ces approches peuvent comprendre la gestion de l’environnement et l’activation comportementale, l’activité physique, la musicothérapie et la thérapie par réminiscence [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 

Considérations cliniques de la section 2.6

  1. Lorsqu’ils choisissent des interventions pour traiter les troubles de l’humeur chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, les cliniciens doivent tenir compte de la nature des troubles et du profil cognitif de chaque personne. La nature et la gravité des déficits cognitifs (par exemple, la mémoire et les fonctions exécutives) peuvent être importantes pour déterminer la faisabilité d’une intervention particulière ou la pertinence des objectifs.
  2. La thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle peuvent être plus appropriées chez les personnes dont les capacités liées à l’attention, à la mémoire et aux fonctions exécutives sont suffisantes. L’activation comportementale peut être plus appropriée chez les personnes qui ont besoin d’un engagement soutenu. 
  3. La surveillance et le dépistage des changements d’humeur et de comportement peuvent se faire selon le même calendrier que d’autres protocoles de dépistage de routine propres à la clinique pour le suivi d’autres maladies chroniques, lors des transitions de soins ou d’autres rendez-vous annuels ou de suivi. 
  4. L’agitation, l’irritabilité et la réactivité émotionnelle peuvent être des conséquences des déficits cognitifs d’origine vasculaire liées au comportement. Elles peuvent être traitées de manière appropriée par des interventions comportementales ou familiales ou par des médicaments sous la supervision de prestataires de soins de santé qualifiés, et avec le soutien de ces derniers.
  5. Il est important de repérer et de surmonter les obstacles à l’adaptation au diagnostic et aux changements de la cognition et du fonctionnement tout au long de l’évolution des troubles cognitifs d’origine vasculaire.
  6. Chez les personnes dont le déficit cognitif d’origine vasculaire et les difficultés de communication sont connus ou soupçonnés, le dépistage, l’évaluation et la prise en charge de la dépression ou de l’anxiété doivent être effectués à l’aide de mesures et d’approches adaptées à leur capacité cognitive et de communication et, si possible, validées à cette fin. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir la section sur l’humeur du module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation des Recommandations.(Lanctôt et coll., 2020)
2.7 Prise en charge du comportement
  1. Les personnes dont le déficit cognitif d’origine vasculaire est connu ou soupçonné doivent être examinées pour détecter les changements de comportement susceptibles de provoquer une détresse ou une perturbation, notamment par le biais d’entretiens avec la personne, les membres de sa famille et les membres de l’équipe soignante [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. 
  2. Chez les personnes présentant de nouveaux changements de comportement, il convient de rechercher et de traiter les causes sous-jacentes potentielles (par exemple, une douleur ou une infection urinaire) [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
  3. Des stratégies non pharmacologiques doivent être envisagées en première intention pour la prise en charge d’une personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire qui présente des changements de comportement [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
    1. Chez les personnes présentant un déficit cognitif léger d’origine vasculaire, un déficit cognitivo-comportemental, interpersonnel ou lié à la résolution de problèmes, des stratégies psychothérapeutiques peuvent être envisagées pour faciliter l’adaptation [recommandation conditionnelle; faible qualité des données probantes]
  4. Des activités structurées qui sont personnalisées et conformes aux capacités actuelles de la personne, et qui prennent en compte ses rôles et ses intérêts antérieurs peuvent être envisagées [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. (Scottish Intercollegiate Guidelines Network 2023). 
  5. Une intervention pharmacologique peut être envisagée si la personne, sa famille ou d’autres aidantes et aidants sont gravement perturbés, ou s’il existe un risque immédiat de préjudice pour la personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire ou pour d’autres (c’est-à-dire en cas de symptômes très graves) [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 
    1. En cas de prise en charge pharmacologique, celle-ci doit compléter, et non remplacer, les approches non pharmacologiques [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
    2. Les stratégies pharmacologiques de prise en charge du comportement peuvent avoir des effets néfastes. La participation de spécialistes de la prise en charge du comportement des adultes doit être envisagée [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
  6. Dans les cas complexes, l’orientation vers un spécialiste de la prise en charge du comportement dans le contexte d’un déficit neurocognitif doit être envisagée [recommandation conditionnelle; faible qualité des données probantes].
  7. Chez les personnes présentant des symptômes graves d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, des interventions fondées sur des activités et adaptées aux capacités et aux préférences individuelles (par exemple, les activités Montessori pour les personnes âgées et les interventions d’activation) peuvent favoriser l’affect positif [recommandation forte; qualité modérée des données probantes] et réduire l’agitation [recommandation conditionnelle; qualité modérée des données probantes].

Considérations cliniques de la section 2.7

  1. L’objectif de l’intervention peut varier en fonction du cheminement de la personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et de la progression de la maladie, d’une atteinte plus légère vers une atteinte grave et la démence. L’objectif du traitement évolue lorsque le déficit est grave. Les interventions thérapeutiques conçues pour avoir une incidence sur l’incapacité et la qualité de vie sont remplacées par des interventions destinées à promouvoir la qualité de vie des personnes atteintes de démence. 
  2. Chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire modéré à grave et présentant de l’agitation, le modèle ACC (antécédent-comportement-conséquence) peut être utilisé pour la prise en charge du comportement. Le modèle ACC peut comprendre un suivi systématique de l’agitation, sur plusieurs jours, afin de déterminer les déclencheurs environnementaux et somatiques ou physiques de l’agitation qui peuvent être utilisés pour orienter les stratégies de prise en charge du comportement.
  3. Chez les personnes atteintes d’un déficit cognitif léger d’origine vasculaire vivant dans un environnement moins structuré (par exemple, à domicile ou dans une résidence pour personnes âgées), l’établissement d’un tableau comportemental peut aider à déterminer les déclencheurs environnementaux et somatiques ou physiques de l’agitation, afin d’élaborer des stratégies visant à réduire au minimum l’incidence de ces facteurs. 
  4. Dans le contexte de déficits cognitifs graves d’origine vasculaire ou de démence, il peut être approprié d’offrir du soutien à l’aidante ou à l’aidant pour lui permettre de prendre soin de la personne touchée, ainsi que de jouer le rôle de partenaire dans le cadre des soins.
  5. Les caractéristiques des services fournis devront s’harmoniser aux contextes environnementaux particuliers des personnes (par exemple, communautés rurales ou urbaines).
  6. La plupart des données probantes concernent le traitement des symptômes comportementaux liés à la démence en général plutôt qu’aux déficits cognitifs d’origine vasculaire en particulier, dans les cas où un traitement pharmacologique des troubles du comportement est nécessaire (traitement qui n’est pas de première intention). La Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées a publié des lignes directrices détaillées sur la prise en charge des symptômes comportementaux de la démence. La présente recommandation renvoie à la section 5 sur la prise en charge de l’agitation dans la démence. Les recommandations 3 à 9 décrivent des stratégies non pharmacologiques, et les recommandations 10 à 30 présentent des considérations relatives à la prise en charge pharmacologique, y compris des médicaments qui peuvent être bénéfiques ou nuisibles. Les sections 6 (sur la prise en charge de la psychose dans la démence), 7 (sur la prise en charge des symptômes dépressifs dans la démence) et 8 (sur la prise en charge de l’anxiété dans la démence) peuvent aussi être utiles (Coalition Canadienne pour la santé mentale des personnes âgées 2024).
2.8 Sécurité et gestion des risques
  1. La présence de déficits cognitifs d’origine vasculaire peut accroître les risques en matière de sécurité dans le cadre des activités de la vie quotidienne et des activités instrumentales de la vie quotidienne. Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire doivent faire l’objet d’une évaluation et d’une surveillance des risques liés à la sécurité [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Voir l’encadré 2A pour obtenir de plus amples renseignements.
  2. L’évaluation des risques pour la sécurité d’une personne peut comprendre la détermination de la relation entre son état cognitif (par exemple, discernement, mémoire et planification) et les caractéristiques suivantes :
    1. son autonomie et sa capacité à prendre des décisions [recommandation forte; faible qualité des données probantes];
    2. son état comportemental (par exemple, agitation ou apathie) [recommandation forte; faible qualité des données probantes];
    3. son environnement (comme l’environnement physique et les déterminants sociaux de la santé) [recommandation forte; faible qualité des données probantes];
    4. son risque de chute [recommandation forte; qualité modérée des données probantes];
    5. ses activités et occupations (par exemple, les activités de la vie quotidienne, les activités instrumentales de la vie quotidienne et les activités de loisirs) [recommandation forte; faible qualité des données probantes]; 
    6. sa capacité de conduire un véhicule [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
  3. La personne, sa famille et les prestataires de soins de santé doivent être informés des risques liés à la sécurité et des stratégies d’atténuation [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
  4. L’exercice physique, les exercices d’équilibre et l’aménagement de l’environnement doivent être envisagés pour réduire le risque de chute [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’AVC et les risques de chutes, voir le module sur la réadaptation et le rétablissement après un AVC des Recommandations. (Teasell et coll., 2020)

Considérations cliniques de la section 2.8

  1. L’évaluation de la sécurité et des risques peut inclure des renseignements provenant de la personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et des personnes qui la connaissent (par exemple, sa famille et ses prestataires de soins de santé). Ces renseignements peuvent porter sur le fonctionnement cognitif, les exigences de la vie, la familiarité avec le milieu, l’incidence potentielle sur la sécurité d’autrui, de même que les mesures d’assistance actuellement accessibles pour accroître la qualité de vie de la personne et sa capacité actuelle à fonctionner dans l’environnement le moins restrictif possible.
  2. Un plan de sécurité personnalisé doit être élaboré en partenariat avec la personne atteinte d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, sa famille, ses aidantes et aidants et son équipe soignante. Il peut comprendre les approches suivantes :
    1. déterminer les mesures de soutien personnel (par exemple, la famille ou les aidantes ou aidants peuvent surveiller ou appuyer la prise de décisions en matière de santé ou de finances);
    2. recourir à des moyens technologiques (par exemple, des systèmes d’alarme personnels);
    3. aménager l’environnement (par exemple, des veilleuses pour réduire les chutes en cas de faible luminosité, la modification du matériel de cuisine, la création d’une routine et d’une structure pour les tâches);
    4. envisager les besoins et l’assistance à venir;
    5. revoir et mettre à jour régulièrement les approches, au besoin.
2.9 Mesures de soutien relatives à l’environnement
  1. L’environnement physique doit être évalué en fonction des facteurs susceptibles d’influer sur la capacité des personnes à accomplir les activités de la vie quotidienne [recommandation forte; qualité modérée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’incidence des déficits cognitifs d’origine vasculaire sur les activités de la vie quotidienne, voir l’encadré 2A.
  2. L’utilisation de technologies d’assistance (par exemple, messages automatiques pour les activités de la vie quotidienne et éclairage automatique) doit être envisagée pour soutenir les compétences fonctionnelles, notamment pendant les repas, en ce qui a trait à l’hygiène et aux soins personnels (par exemple, lavage des mains, soins dentaires, habillage et toilette), et à l’orientation dans le temps [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
  3. L’utilisation de signaux (par exemple, des affiches, des images ou des flèches) doit être envisagée pour orienter une personne en fonction du temps et du lieu [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. 
  4. Le recours à un aménagement environnemental personnalisé, comme l’ajout d’éléments d’ambiance (par exemple, musique, éclairage ou photographies personnelles), et à des activités de loisirs (par exemple, le jardinage) doit être envisagé [recommandation forte; faible qualité des données probantes].

2.9.1 Mesures de soutien relatives à l’environnement pour les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et d’aphasie

  1. Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et d’aphasie doivent être évaluées en vue de déterminer si elles peuvent tirer profit d’une communication améliorée et alternative ou d’autres outils d’aide à la communication (par exemple, iPad, tablette, appareils électroniques et tableau alphabétique) [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
  2. Le traitement visant à améliorer la communication fonctionnelle doit comprendre des techniques de conversation soutenue pour les partenaires de communication potentiels de la personne aphasique [recommandation forte; qualité élevée des données probantes].

Considérations cliniques de la section 2.9

  1. Facteurs à prendre en compte lors de l’évaluation de l’environnement physique d’une personne : 
    1. la taille de l’environnement (les environnements plus petits peuvent être plus faciles à gérer); 
    2. la disposition architecturale (les pièces fermées ayant une fonction évidente sont plus favorables que les pièces ouvertes); 
    3. l’atmosphère familiale (chambres individuelles, fenêtres plus grandes, etc.); 
    4. la disposition physique de l’environnement et les dangers potentiels (tels que les tapis ou les meubles susceptibles d’augmenter le risque de trébucher).
  2. Lors de la détermination des mesures de soutien appropriées, les recommandations ci-dessus peuvent devoir être adaptées en fonction de l’environnement de la personne (par exemple, le domicile par rapport aux lieux de rassemblement). En effet, les mesures peuvent varier dans un espace partagé, en fonction de la disponibilité du soutien (par exemple, si une personne vit seule ou si sa famille ou le personnel n’est pas disponible), ou selon les ressources financières.
  3. L’incidence de l’aphasie sur les activités fonctionnelles, la participation et la qualité de vie, y compris les répercussions sur les relations, le travail et les loisirs, doivent être évaluées et prises en compte dans l’ensemble du continuum de soins.
Justification +-

Des déficits cognitifs sont signalés après 6 mois chez près de 60 % des personnes ayant subi un AVC ischémique. Ils ont été associés à une moindre qualité de vie et à un risque accru de mortalité et de placement en établissement (El Husseini et coll., 2023). Les troubles de l’humeur et du comportement sont également fréquents. La prise en charge globale des déficits cognitifs, qu’ils résultent d’un AVC ou d’autres causes, englobe à la fois des interventions non pharmacologiques et pharmacologiques visant à résoudre un large éventail de problèmes liés au rétablissement, entre autres la réduction des facteurs de risque vasculaire, la pratique des activités de la vie quotidienne et des activités instrumentales de la vie quotidienne, la sécurité et le comportement.

Les personnes ayant une expérience vécue ont souligné l’importance des soins centrés sur la personne dans la prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire. Elles ont souligné la nécessité d’une communication (écrite et verbale) et d’une collaboration de qualité entre les prestataires de soins de santé, la personne et sa famille. Elles permettent de comprendre qui est impliqué dans les soins, de participer activement à la planification des soins et de fixer des objectifs significatifs et appropriés. Elles ont également mentionné que les renseignements sur les facteurs de risque vasculaire et la prise en charge et le suivi continus sont importants. De plus, elles ont souligné l’importance de l’accès aux services en santé mentale et à du soutien en ce qui concerne l’anxiété et les changements d’humeur et de comportement. 

Exigences pour le système +-

Pour s’assurer que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire sont évaluées, prises en charge et traitées rapidement, les équipes interdisciplinaires doivent avoir accès à l’infrastructure et aux ressources nécessaires. Les exigences peuvent comprendre les éléments ci-dessous, qui sont établis à l’échelle des systèmes.

  1. Responsables des systèmes pour comprendre et surmonter les obstacles structurels et systémiques auxquels font face les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire qui cherchent à obtenir des soins, et qui mènent à des inégalités dans les résultats en santé chez les groupes méritant l’équité.
  2. Protocoles visant à impliquer les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et leur famille dans les réunions de planification des transitions de l’équipe soignante, ainsi que dans la prise de décisions collaborative concernant la définition des objectifs à tous les moments de transition.
  3. Ressources et mécanismes pour planifier et fournir des services communautaires qui tiennent compte des besoins des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire et de leur famille et aidantes et aidants (par exemple, des services de soins à domicile ou un soutien psychologique).
  4. Modèles de soins incluant des outils technologiques comme la télémédecine, le suivi téléphonique régulier et l’assistance en ligne.
  5. Hôpitaux, centres de réadaptation, services de soins à domicile, établissements de soins de longue durée et autres établissements communautaires dotés de ressources suffisantes pour offrir des soins aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, ainsi que de personnes-ressources, de gestionnaires de cas et d’intervenants pivots identifiés pour coordonner la gestion des transitions de soins chez les personnes ayant subi un AVC.
  6. Formation professionnelle afin d’accroître les connaissances et les compétences des médecins de famille et des professionnels des soins primaires en matière de prise en charge des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  7. Formation professionnelle dans l’ensemble des disciplines (par exemple, néphrologie, ophtalmologie et médecine familiale) sur la nécessité d’une prise en charge globale des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, ainsi que d’une collaboration et d’une coordination accrues entre les disciplines.
  8. Accès à des équipes interprofessionnelles (médecins, infirmières, psychologues, ergothérapeutes et autres spécialistes pertinents) disposant de l’expertise nécessaire pour prendre en charge de manière appropriée les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire dans l’ensemble du continuum de soins, dans des cliniques spécialisées et au sein de la communauté. On compte parmi ces professionnels des spécialistes ayant des connaissances sur les jeunes personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire. 
  9. Mécanismes visant à assurer une bonne communication et une bonne circulation de l’information entre les divers spécialistes et programmes au-delà des principaux prestataires pour répondre aux besoins variés des personnes ayant subi un AVC (par exemple, les spécialistes de la santé mentale, les spécialistes des fonctions cognitives, les programmes gériatriques, les programmes d’aide à domicile). La continuité des soins est primordiale dans la planification des services de santé pour les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  10. Mécanismes visant à réévaluer périodiquement les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire (étant donné que cette affection peut progresser au fil du temps), afin de garantir qu’elles ont accès à des soins continus pour répondre à leurs besoins en évolution.
  11. Mécanismes de collecte et de transmission de données efficaces et cohérents pour faciliter la communication entre les équipes de soins et réduire les redondances.
  12. Établissement et coordination de partenariats solides au sein de la communauté, et offre de ressources adéquates pour garantir l’accès à des services et à un soutien complets. Cette mesure est particulièrement importante dans les régions rurales et éloignées où les technologies de télésanté doivent être optimisées.
  13. Élaboration et mise en œuvre d’un programme d’assurance médicaments équitable et universel, déployé en partenariat avec les provinces et conçu pour améliorer l’accès à des médicaments à moindre coût pour toutes les personnes au pays, indépendamment de leur situation géographique, de leur âge ou de leur capacité à payer. Ce programme doit comprendre une liste exhaustive de médicaments remboursés, dans le cadre de laquelle l’État est le premier payeur.
  14. Accès à des communautés et à des environnements sûrs pour les personnes dont les besoins cognitifs évoluent et qui souhaitent rester chez elles.
Indicateurs de rendement +-

Indicateurs du système

  1. Proportion des régions au pays disposant d’un accès à des spécialistes de la fonction cognitive à des fins d’évaluation et de prise en charge des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.

Indicateurs de processus

  1. Pourcentage de familles et d’aidantes et aidants qui ont reçu des renseignements sur le fonctionnement cognitif des personnes qui ont subi un AVC, y compris sur les recommandations qui prennent en considération la capacité de la personne à fonctionner le mieux possible dans l’environnement le moins restrictif possible.
  2. Proportion de personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire à qui les meilleurs médicaments possibles ont été prescrits pour la prise en charge de facteurs de risque vasculaire (par exemple, hypertension, diabète ou insuffisance cardiaque).

Indicateurs de résultats et d’expérience axés sur la personne

  1. Qualité de vie après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire selon une auto-évaluation longitudinale effectuée au moyen d’un outil de mesure validé.
  2. Résultats fonctionnels après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire, mesurés de façon longitudinale.

Notes relatives à la mesure des indicateurs

  • Lors de l’utilisation de ces indicateurs de rendement, il est important d’en consigner le moment et le contexte (continuum des soins). Les données à mesurer se trouvent dans la vérification préliminaire des dossiers médicaux des personnes. La qualité des données repose sur la qualité des documents préparés par les professionnels de la santé.
  • Il s’agit d’un nouveau champ de compétences pour lequel les professionnels de la santé auront besoin de beaucoup de formation, notamment en ce qui concerne la préparation de documents.
  • Les indicateurs de la qualité de vie et des résultats fonctionnels doivent être mesurés à des intervalles réguliers afin de déceler tout changement au fil du temps. Ces données doivent être communiquées à l’ensemble des prestataires de soins et dans les différents milieux afin de favoriser la collaboration et de faciliter l’accès aux données pertinentes pour que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire puissent obtenir des soins optimaux.
  • Des points de référence fondés sur des données probantes n’ont pas encore été établis pour les indicateurs de rendement relatifs aux déficits cognitifs d’origine vasculaire; ils le seront au fur et à mesure que des données seront recueillies et transmises.
Ressources pour la mise en œuvre et outils de transfert des connaissances +-

Les ressources et les outils ci-dessous, qui sont externes à Cœur + AVC et aux Recommandations, peuvent être utiles à la mise en œuvre des soins de l’AVC. Cependant, leur présence ne constitue pas une approbation réelle ou implicite par l’équipe des pratiques optimales de soins de l’AVC ni par Cœur + AVC. Nous vous encourageons à examiner ces ressources et ces outils d’un œil critique et à les mettre en œuvre dans votre pratique à votre discrétion.

Renseignements destinés aux prestataires de soins de santé

Renseignements destinés aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, à leur famille et à leurs aidantes et aidants

Résumé des données probantes (en anglais seulement) +-

Evidence table and reference list

Vascular Risk Factor Reduction 

Selected vascular risk factors, such as hypertension, diabetes, and smoking at midlife are each associated with a 20% to 40% increased risk of dementia (Rundek et al. 2022). Hypertension has been consistently associated with poor cognitive performance. The risk of VCI in late life was increased by 20% in individuals with hypertension in midlife (Ou et al. 2020). The risk of vascular dementia was also increased significantly in individuals with hypertension in late life (RR=2.12, 95% CI, 1.50–2.99). McGrath et al. (McGrath et al. 2017) reported that each 10-mmHg increment in systolic BP during midlife was associated with a significantly increased risk of dementia (HR=1.17, 95% CI 1.05–1.31). The risk of vascular dementia was significantly higher in individuals with diabetes in a systematic review including 2,310,330 individuals (Chatterjee et al. 2016). After a mean duration of follow-up ranging from 3 to15 years, the risk was 2.34 times higher in women (95% CI 1.86–2.94) and 1.73 times higher in men (95% CI 1.61–1.85). The risk of VCI was increased by 31% and 33% in individuals who were obese, compared with those who were normal weight (Albanese et al. 2017; Ma et al. 2020). The risk was higher in women with abdominal obesity, but not in men (HR=1.39; 95% CI, 1.12–1.66 vs. (HR= 0.84; 95% CI, 0.55–1.19) in the English Longitudinal Study of Ageing (Ma et al. 2020).

Lifestyle factors may also positively and negatively affect the risk of dementia/VCI. The risk of VCI has been shown to be increased in individuals who consume heavy amounts of alcohol, defined as >14 units/week (HR=1.02, 95% CI 0.77 to 1.35), compared with those consuming 1-14 drinks per week, over an average of 23 years of follow-up (Sabia et al. 2018). Regular physical activity has been associated with a significantly reduced risk of VCI by up to 35% (Kivimäki et al. 2019; Middleton et al. 2008; Sofi et al. 2011), while smoking can increase VCI risk by 40% (Gottesman et al. 2017). Adherence to a Mediterranean or MIND diet may reduce the risk of VCI (McEvoy et al. 2017). 

Non lifestyle factors associated with an increased risk of VCI include depression, social isolation, air pollution, hearing loss, traumatic brain injury and lower levels of educational attainment. The estimated percentage reduction in VCI prevalence if each individual risk factor was eliminated range from 2% to 8% (Livingston et al. 2020).

Pharmacological Management of VCI

Cholinergic agents, including donepezil, rivastigmine and galantamine have been used in the treatment of dementia of the Alzheimer’s type and vascular dementia. The usefulness of these agents has also been investigated in the treatment of post stroke cognitive deficits. In a network meta-analysis (Battle et al. 2021), using the results from 7 trials, 10 mg donepezil ranked first in terms of benefit for improving cognition, compared with the other drugs and placebo but was 3rd in harm.  Galantamine ranked second in terms of both benefit and harm. Rivastigmine had the lowest ranking in both benefit and harm estimates.

The use of the MNDA receptor antagonist, memantine has also been reported to improve cognitive, function in individuals with vascular dementia. In a recent Cochrane review (McShane et al. 2019) including the results from 2 trials, while there was no significant difference in mean change in Clinician's Interview-Based Impression of Change scores from baseline to end of study between group (20 mg memantine or placebo; SMD= -0.02, 95% CI -0.23 to 0.19), the mean decrease in ADAS-Cog scores at 28 weeks was significantly greater in the memantine group (-2.15, 95% CI -3.25 to -1.05). 

Management of hypertension

The benefit of antihypertensive agents to reduce the risk of dementia or cognitive decline in individuals with vascular risk factors but without an overt stroke was investigated in the INFINITY trial (White et al. 2019). There was no significant difference between groups (intensive treatment [24- hour SBP target ≤130 mmHg] vs. standard treatment [≤145 mmHg]) at 36 months in any of the 7 assessments of cognitive function test, except for the California Computerized Assessment Package Sequential Reaction Time (mean change: -23.2 vs. 32.6 msec), which favoured the intensive group. In contrast, the SPRINT MIND investigators (Williamson et al. 2019) reported that among individuals with SBP >130 mmHg and at least one additional risk factor, the risk of mild cognitive impairment (MCI) was significantly lower in the intensive therapy group after a median of 5.11 years. (287 vs. 353 cases per 1,000 persons years; HR=0.81; 95% CI, 0.69-0.95, p=0.007). The risk of the composite outcome (MCI and a composite outcome of MCI or probable dementia) was also significantly lower in the intensive group (20.2 vs. 24.1 cases per 1,000 person-years; HR=0.85, 95% CI 0.74-0.97, p=0.01).  

Management of Mood

Mood disorders, including depression, anxiety and apathy are common in individuals with post stroke VCI. Psychological interventions such as cognitive behavioral therapies (CBT), which include behavioural activation, problem-solving therapy and CBT, all considered forms of CBT have been shown to improve mood in individuals with VCI. In a Cochrane review (Orgeta et al. 2022), which included 2,599 individuals with mild to moderate dementia and mild cognitive impairment, CBT was associated with a significant reduction in depressive symptoms (SMD= -0.23, 95% CI -0.37 to -0.10), increased odds of depression remission (OR=1.84, 95% CI 1.18 to 2.88), as well as improvements in the performance of activities of daily living and quality of life. CBT did not reduce symptoms of anxiety. Supportive and counselling interventions, which were also examined in the same review were not as effective as CBT interventions, compared with usual care. Cognitive behavioral therapy can also be provided virtually (Mehta et al. 2019). Physical activity has also been shown to reduce depressive symptoms in individuals with MCI (Leng et al. 2018). In individuals with advanced dementia living in institutions, music therapy was shown to significantly improve mood/depression and emotional well-being (van der Steen et al. 2018).

Behavior Management

Behavioral disturbances, which can be difficult to manage, frequently manifest in Individuals with severe VCI.  A Cochrane review (Möhler et al. 2023) included 11 RCTs  and 1,071 participants with dementia living in long-term care facilities, which compared an activity plan tailored to the individual’s present or past preferences, which could also be adapted to their cognitive and functional status with a control condition or usual care. The interventions varied in terms of the theoretical basis (e.g., Treatment Routes for Exploring Agitation [TREA], Montessori-based activities). There was significantly greater improvement in the intervention group in positive affect compared with usual care at the end of follow-up ranging from 10 days to 9 months; however, there were no significant differences between groups in the reduction of challenging behavior, or improvement in negative affect. Simulated presence therapy (SPT), which was performed using an audio or video recording prepared by family members or surrogates and included positive experiences from the participant's past life was shown to reduce symptoms of agitation in individuals with severe dementia living in nursing homes (Abraha et al. 2020).  In a network meta-analysis (Leng et al. 2020), including 65 RCTs of individuals with agitation due to dementia, massage therapy was most likely to be rank 1 (43%), animal-assisted intervention ranked 2 (16%), personally tailored intervention ranked 3 (18%), and pet robot intervention ranked 4 (11%). 

Both typical and atypical antipsychotic were shown to reduce agitation and psychosis in a Cochrane review (Mühlbauer et al. 2021) of 24 RCTs that included 6,090 individuals with Alzheimer’s Disease or vascular dementia with neuropsychiatric symptoms. In another Cochrane review (Dudas et al. 2018), of 10 RCTs including 1,592 patients with VCI and depression, treatment with antidepressants (serotonergic, tricyclic, MAOI and SSRI) did not significantly improve symptoms of depression at 6-13 weeks (SMD= -0.10, 95% CI ‐0.26 to 0.06), but did increase the odds of remission (OR=2.57, 95% CI 1.44 to 4.59). Serotonergic antidepressants significantly improved overall neuropsychiatric symptoms, agitation and depression in individuals with VCI, both with and without a major depressive disorder at baseline. In subgroup analysis, SSRIs as a class was found to significantly reduce overall neuropsychiatric symptoms, but non-SSRIs did not, while both drug classes reduced agitation. 

Safety and Risk Management

Physical activity interventions including home-based exercises, group exercise programs, strength and balance exercises, and Tai Chi were shown to significantly reduce the incidence of falls (incidence rate ratio=0.70, 95% CI 0.52 to 0.95) compared to usual care in individuals with mild to moderate dementia, living in the community (Li et al. 2021). Safety items, such as grab rail, a sensor night light, an electronic bracelet and a teleassistance support centre, included in a safety toolkit, also helped to reduce the number of Individuals who fell (RR=0.50, 95% CI 0.32- 0.78) compared with individuals who received usual care (Brims and Oliver 2019). 

In a systematic review of 53 studies including individuals with VCI (Toepper and Falkenstein 2019), the effects of severity and type of VCI on driving fitness were reviewed. The results suggest that drivers with vascular dementia exhibit severe driving difficulties. Patients with multi-infarct dementia show poorer on-road driving skills than older Individuals with diabetes, healthy older individuals, or healthy young drivers. Driving scores were inversely associated with cognitive skills, number of collisions, and violations per 1,000 miles driven. About 70% of drivers with very mild and mild vascular dementia fail an on-road driving test, compared to 11% of health seniors. Financial decision-making was also shown to be impaired in individuals with Alzheimer’s disease (AD) and MCI, compared with a healthy control group (Bangma et al. 2021), although in another systematic review (Sudo et al. 2017), in individuals with mild AD, basic monetary skills, and the ability to conduct cash transactions remained intact.

Environmental Supports

A systematic review including 72 studies of individuals with VCI across the spectrum of severity explored the role of the physical environment in supporting bodily performance in everyday activities (Woodbridge et al. 2018). Nineteen studies evaluated the impact of the physical environment on overall performance across all everyday activities. Factors assessed were size of the environment, quality of the environment, architectural layout, homelike atmosphere, and tailored individual adaptations. The results from these studies were largely positive. Across the remaining studies that evaluated strategies for assisting mealtimes, improving hygiene and self-care, improving oriental to time and space, improving leisure activities, and improving communication, the results were mixed. 
 
Sex, gender and other equity-related considerations

Volgman et al. (2019) conducted an extensive review of the influence of sex on cardiovascular risk factors and cognitive decline and identified several factors that contributed to the increased prevalence of dementia in women, including a higher burden of traditional cardiovascular risk factors such as obesity, diabetes and hypertension, cardiac abnormalities (e.g., atrial fibrillation). Other factors included hypertensive disorders of pregnancy, increased longevity, and under-treatment with anticoagulants. 

Using data from the 19,000 individuals in the UK Biobank, Kaur et al. (2024) reported high low-density lipoprotein, low education, and high blood pressure had a greater effect on the rate of cognitive decline in the executive function for women compared with men. In the population based Canadian Study of Health & Ageing, which recruited individuals aged ≥65 years and examined the association between physical activity and the development of incident cognitive impairment over a 5-year period, a difference between the sexes was found (Middleton et al. 2008). In women, moderate to high levels of physical activity (vs. low physical activity) were highly protective for the development of vascular cognitive impairment (without dementia), with no corresponding risk reduction in men.  

While sex differences in the pharmacological treatment of cognitive impairment exist and are increasingly recognized, they are poorly understood. The specific mechanisms and implications may vary based on the medication type, and are likely influenced by differences in pharmacokinetics and the hormonal environment. Sex and gender were not explored as potential effect size moderators in most of the trials examining cardiovascular risk factor reduction. In the SPRINT-MIND trial (Williamson et al. 2019) intensive treatment to reduce blood pressure did not significantly reduce the risk of probable dementia overall, compared with less intensive treatment, with no difference between men and women in subgroup analysis.

Ressources AVC