- Définition et descriptions
- 1. Dépistage, évaluation et diagnostic
- 2. Prise en charge des déficits cognitifs d’origine vasculaire
- 3. Réadaptation cognitive
- 4. Soutien aux personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, à leur famille et à leurs aidantes et aidants
- 5. Soins palliatifs et soins de fin de vie
Remarques
- Cette section traite des éléments propres à la réadaptation des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, quelle qu’en soit la cause sous-jacente.
- D’autres recommandations et données relatives à la réadaptation cognitive figurent dans le module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation communautaire des Recommandations.(Mountain et coll., 2020; Teasell et coll al,. 2020)
- Les données probantes en faveur de la réadaptation visant à corriger les problèmes cognitifs liés aux déficits cognitifs d’origine vasculaire sont de plus en plus nombreuses. Toutefois, elles proviennent généralement d’études menées auprès d’un nombre limité de cohortes, regroupant notamment des personnes ayant subi un AVC ou présentant des lésions cérébrales acquises, un déficit cognitif léger ou des troubles neurocognitifs mixtes. Pour que les études portant sur ces populations variées soient prises en compte, leurs critères doivent définir que les personnes dont le déficit cognitif résulte d’une atteinte vasculaire sont admissibles.
Recommandations et/ou Facteurs cliniques
3.0 Évaluation et planification en vue de la réadaptation liée aux déficits cognitifs d’origine vasculaire
- Toutes les personnes ayant reçu un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire doivent faire l’objet d’une évaluation visant à déterminer leurs besoins en matière de réadaptation cognitive, à l’aide d’outils d’évaluation validés lorsqu’ils sont accessibles [forte recommandation; faible qualité des données probantes].
- Les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, les aidantes et aidants et les familles doivent participer à l’élaboration d’un plan de réadaptation cognitive qui s’attaque aux limitations et aux déficits actuels, qui est axé sur les objectifs et qui favorise la prise de décisions partagée [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Les plans de réadaptation cognitive doivent tenir compte de la nature évolutive des déficits cognitifs d’origine vasculaire et être régulièrement revus et adaptés en fonction des modifications de l’état cognitif de la personne [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Les interventions doivent être personnalisées, fondées sur les meilleures données probantes accessibles et avoir pour objectif à long terme de faciliter la reprise ou la poursuite en toute sécurité des activités souhaitées (par exemple, les soins personnels, la gestion du foyer et des finances, les loisirs, la conduite automobile, le retour au travail) [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Les interventions doivent être effectuées en tenant compte des approches pharmacologiques et non pharmacologiques [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Il convient d’envisager une approche multidimensionnelle de la réadaptation, comprenant à la fois des stratégies propres à une fonction (par exemple, l’attention, la mémoire et les fonctions exécutives) et des stratégies globales (par exemple, l’activité physique et les exercices) [recommandation forte; qualité élevée des données probantes]. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir le module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation communautaire des Recommandations (Mountain et coll. 2020; Teasell et coll., 2020).
Considérations cliniques de la section 3.0
- Une évaluation complète des forces et faiblesses cognitives, telle que décrite à la section 1.2, est nécessaire pour prendre en compte l’incidence des difficultés (comme la détérioration de la perception visuelle, des capacités d’apprentissage, de la conscience et de la perception des changements) sur la motivation, la capacité à participer à la planification et au traitement, et les approches particulières de la mise en œuvre du traitement.
- Pour la planification du traitement, il faut considérer le pronostic de rétablissement ou de déclin cognitif et l’incidence potentielle d’autres troubles concomitants existants (comme la fatigue, la douleur, la dépression ou l’anxiété) sur la capacité de la personne à participer à la réadaptation cognitive et à en tirer profit.
- La disponibilité d’un soutien social et l’environnement physique actuel peuvent avoir des répercussions sur la participation, la sécurité et les résultats. La modification de l’environnement social ou physique et l’intégration d’une structure et d’une routine peuvent être envisagées pour optimiser des techniques particulières de réadaptation cognitive.
- Des mesures compensatoires et correctives peuvent être appliquées dans le cadre d’une approche centrée sur la personne afin d’optimiser le fonctionnement de cette dernière.
- Outre les interventions adaptées à des fonctions cognitives particulières, d’autres approches ayant une incidence directe sur les fonctions cérébrales ou la santé (par exemple, la stimulation cérébrale non invasive, l’activité physique) ont fait l’objet d’une attention croissante en tant que modulateurs de la cognition.
- Des approches multimodales (par exemple, régime alimentaire, activités sociales, musique, éducation à la santé) peuvent être envisagées pour améliorer les performances cognitives ou prévenir le déclin cognitif.
D’autres recommandations et données relatives à la réadaptation cognitive figurent dans le module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation communautaire des Recommandations (Mountain et coll. 2020; Teasell et coll., 2020).
L’AVC et les déficits cognitifs d’origine vasculaire peuvent entraîner des déficits touchant plusieurs fonctions cognitives. Les stratégies de réadaptation cognitive, y compris les interventions ciblant une ou plusieurs fonctions et comprenant à la fois des mesures correctives et compensatoires, peuvent être utilisées pour contribuer au rétablissement des fonctions exécutives (résolution de problèmes, prise de décisions, planification), de l’attention, de la mémoire et des compétences cognitives liées à la communication.
Les personnes ayant une expérience vécue mettent en évidence l’importance d’un accès équitable à la réadaptation cognitive. Elles ont souligné que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire, leur famille et leurs aidantes et aidants doivent participer activement à l’élaboration de plans de réadaptation cognitive personnalisés et axés sur des objectifs centrés sur la personne.
Pour s’assurer que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire sont évaluées, prises en charge et traitées rapidement, les équipes interdisciplinaires doivent avoir accès à l’infrastructure et aux ressources nécessaires. Les exigences peuvent comprendre les éléments ci-dessous, qui sont établis à l’échelle des systèmes.
- Nombre suffisant de cliniciennes et cliniciens expérimentés en réadaptation cognitive disponibles dans toutes les régions.
- Processus clair d’orientation des patients vers des professionnels et des programmes de réadaptation à la suite d’un diagnostic et en cas de nouveau besoin de réadaptation au fil du temps.
- Outils d’évaluation normalisés, validés et fondés sur un consensus de spécialistes, et formations portant sur les déficits cognitifs et la réadaptation.
- Processus d’orientation en temps utile vers des services spécialisés de réadaptation cognitive dans tous les centres (par exemple, un système d’orientation électronique et des outils d’évaluation normalisés).
- Mécanismes visant à réévaluer périodiquement les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire (étant donné que cette affection peut progresser au fil du temps), afin de garantir qu’elles ont accès à de la réadaptation continue pour répondre à leurs besoins en évolution.
- Établissement et coordination de partenariats solides au sein de la communauté, et ressources adéquates pour garantir l’accès à des services de réadaptation et à un soutien complets. Cette mesure est particulièrement importante dans les régions rurales et éloignées où les technologies de télésanté doivent être optimisées.
- Accès à des communautés et à des environnements sûrs pour les personnes dont les besoins cognitifs évoluent et qui souhaitent rester chez elles.
Indicateurs du système
- Nombre de programmes de réadaptation cognitive offerts au pays, par région.
- Pourcentage de la couverture offerte par télémédecine/télé-AVC dans les communautés éloignées afin de soutenir les soins de l’AVC organisés dans l’ensemble du continuum, y compris des services d’évaluation aux fins de la réadaptation et des traitements pour les personnes ayant subi un AVC.
Indicateurs de processus
- Proportion de personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire qui se sont soumises à une première évaluation aux fins de la réadaptation cognitive après l’établissement du diagnostic.
- Pourcentage de personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire qui ont été orientées vers des services de réadaptation cognitive en milieu hospitalier ou en consultation externe (programmes en établissement ou programmes communautaires).
- Temps médian qui s’écoule entre l’orientation vers des services de réadaptation cognitive et le commencement de celle-ci.
Indicateurs de résultats et d’expérience axés sur la personne
- Qualité de vie après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire selon une auto-évaluation longitudinale effectuée au moyen d’un outil de mesure validé.
- Résultats fonctionnels après un diagnostic de déficit cognitif d’origine vasculaire, mesurés de façon longitudinale.
Notes relatives à la mesure des indicateurs
- Les indicateurs de la qualité de vie et des résultats fonctionnels doivent être mesurés à des intervalles réguliers afin de déceler tout changement au fil du temps. Ces données doivent être communiquées à l’ensemble des prestataires de soins et dans les différents milieux afin de favoriser la collaboration et de faciliter l’accès aux données pertinentes pour que les personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire puissent obtenir des soins optimaux.
- Des points de référence fondés sur des données probantes n’ont pas encore été établis pour les indicateurs de rendement relatifs aux déficits cognitifs d’origine vasculaire; ils le seront au fur et à mesure que des données seront recueillies et transmises.
Les ressources et les outils ci-dessous, qui sont externes à Cœur + AVC et aux Recommandations, peuvent être utiles à la mise en œuvre des soins de l’AVC. Cependant, leur présence ne constitue pas une approbation réelle ou implicite par l’équipe des pratiques optimales de soins de l’AVC ni par Cœur + AVC. Nous vous encourageons à examiner ces ressources et ces outils d’un œil critique et à les mettre en œuvre dans votre pratique à votre discrétion.
Renseignements destinés aux prestataires de soins de santé
- Annexe V du module sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Carte du parcours des personnes atteintes d’un déficit cognitif d’origine vasculaire
- Module sur la réadaptation, le rétablissement et la participation communautaire après un AVC des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC
- Cœur + AVC. Agir pour des soins de l’AVC optimaux communautaires et de longue durée (ASACL) : Une ressource pour les dispensateurs de soins de santé
- Vascular Harmonization Guidelines (en anglais seulement)
- Evidence-based Review of Post-Stroke Cognitive Disorders (EBRSR) (en anglais seulement)
- Essais post-AVC CanStroke
- Cinquième Conférence canadienne de consensus sur le diagnostic et le traitement de la démence (CCCDTD5) : Lignes directrices pour la prise en charge des déficits d’origine vasculaire (en anglais seulement)
- SIGN (Scottish Intercollegiate Guidelines Network) 168 : Assessment, diagnosis, care and support for people with dementia and their carers (en anglais seulement)
- AHA/ASA Scientific Statement on Vascular Contributions to Cognitive Impairment and Dementia (en anglais seulement)
- NHS Psychological care after stroke (en anglais seulement)
- Info AVC. Évaluations par sujet, Cognition
- Info AVC. Réadaptation cognitive
- Cœur + AVC. Infographie sur les déficits cognitifs d’origine vasculaire et carte du parcours
- Cœur + AVC. Votre cheminement après un AVC
- Cœur + AVC. Liste de vérification après un AVC
- Cœur + AVC. Aide-mémoire pour les soins de santé virtuels
- Cœur + AVC. Infographie sur la prévention secondaire
- Cœur + AVC. Infographie sur la réadaptation et le rétablissement
- Cœur + AVC. Infographie sur les transitions et la participation communautaire
- Cœur + AVC. Déficit cognitif d’origine vasculaire
- Cœur + AVC. Rétablissement et soutien après un AVC
- Cœur + AVC. Dépression, énergie, réflexion et perception
- Cœur + AVC. Soutien en ligne et soutien par les pairs
- Cœur + AVC. Soutien aux partenaires de soins familiaux
- Cœur + AVC. Services et ressources
- Cœur + AVC. Reconnaître et gérer le stress
- Info AVC
Evidence table and reference list
Cognitive Rehabilitation
VCI (no stroke)
In a Cochrane review (Bahar-Fuchs et al. 2019), which included data from 33 RCTs of individuals with mild to moderate VCI, multi and single domain cognitive interventions were associated with significant improvements in in the composite measure of global cognition, when assessed immediately after the intervention (SMD=0.42, 95% CI 0.23 to 0.62) and at 3-12- month follow-up (SMD=0.65, 95% CI 0.11 to 1.2), compared with active and passive interventions. A multi-domain adaptive internet-based training program resulted in significantly increased mean MoCA scores from baseline, compared with an active intervention control group (lower difficulty tasks) at 7 weeks (mean change of 3.36 vs. -0.85, p=0.013) in the Cog-VACCINE trial (Tang et al. 2019). In this trial, participants were recruited from neurology and geriatric clinics from 3 hospitals, with complaints of cognitive impairment involving memory or other cognitive domains lasting ≥3 months, but without dementia.
Post-stroke VCI
Among the earliest and most pronounced cognitive abnormalities are deficits in attention and executive function. Small to medium effect sizes for cognitive recovery (Hedge’s g 0.35-0.48) have been reported in these domains in systematic reviews including individuals with stroke who received cognitive rehabilitation (Saa et al. 2021) (Rogers et al. 2018). Effect sizes were higher in trials that provided interventions earlier following stroke, and in trials that provided an intervention for a longer duration. In a systematic review including the results of 64 RCTs, including 4,005 individuals with/without cognitive impairment following stroke, trials compared cognitive rehabilitation strategies to improve cognitive function with a control group (O'Donoghue et al. 2022). Multiple component interventions were associated with higher mean MoCA scores, improved measures of memory, and better functional status, compared with individuals receiving standard care. There were no significant differences between groups comparing cognitive rehabilitation interventions with an active control in any of the outcomes assessed (general cognitive functioning, memory, executive function, or attention), nor was there a difference between groups comparing cognitive rehabilitation interventions vs. wait list control (memory).
While physical activity has been shown to prevent the development of VCI in healthy older adults (Gallaway et al. 2017; Verdelho et al. 2012), it may also help to improve cognitive outcomes in individuals with existing forms of VCI. In a systematic review & meta-analysis including 18 RCTs of 802 elderly participants with dementia (primarily Alzheimer’s dementia) living both in care facilities and the community, physical activity was associated with an improvement in global cognitive function (SMD=0.42, 95% CI 0.23 to 0.62)(Groot et al. 2016). The duration of the intervention ranged from 6 to 52 weeks. This positive effect was accompanied by improvements in activities of daily living.
Sex, gender and other equity-related considerations
Sex and gender were not explored as potential effect size moderators in any of the literature reviewed on cognitive rehabilitation. In the Cochrane review of 33 cognitive rehabilitation trials including individuals with mild to moderate dementia (Bahar-Fuchs et al. 2019), no subgroup analyses were conducted based on sex, nor was it explored in a systematic review and meta-regression (Saa et al. 2021) of 43 intervention and observational trials examining changes in cognition post stroke. Separate literature searches conducted to identify sex and gender differences associated with cognitive rehabilitation strategies did not yield any results.