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Prévention secondaire de l’AVC

Définitions

7e édition – 2020 MISE À JOUR


Recommandations

La prévention primaire peut être une approche basée sur la population pour prévenir les maladies au sein des communautés ou une approche clinique et personnalisée visant la prévention de la maladie. Elle est axée sur la prévention de la première apparition d’un trouble de la santé chez des sujets autrement en bonne santé. La prévention primaire peut être mise en œuvre dans le contexte de soins primaires; le médecin, l’infirmière praticienne, les infirmières de l’équipe, l’adjoint au médecin, le pharmacien ou le patient peuvent amorcer une discussion sur la réduction des risques de maladies du cœur, d’AVC et de déficits cognitifs d’origine vasculaire. À l’échelle de la population, elle se traduit par des campagnes de sensibilisation et par la prise de mesures législatives et réglementaires.

Les recommandations en matière de prévention primaire et de promotion de la santé relatives aux maladies du cœur, à l’AVC, à l’AIT, aux déficits cognitifs d’origine vasculaire et aux maladies vasculaires périphériques soulignent l’importance du dépistage, du suivi et du traitement des patients à haut risque d’un premier événement clinique. Les principaux axes de prévention ciblent le mode de vie (alimentation saine, activité physique, abandon du tabac, réduction du stress et limitation de la consommation d’alcool et de drogues récréatives) et le dépistage et la prise en charge des facteurs de risque médicaux (hypertension, dyslipidémie, diabète et fibrillation auriculaire). 

La mise en œuvre des stratégies de prévention primaire devrait idéalement faire participer le patient à la prise des décisions de traitement afin que ses objectifs soient pris en compte. 

La prévention primaire comprend également l’élaboration de mesures visant à améliorer la santé de la population, comme des politiques qui créent des environnements facilitant les choix sains (p. ex., les lois antitabac, le Guide alimentaire canadien révisé et les politiques qui appuient le transport actif et le transport en commun). Des organismes de promotion de la santé, comme Cœur + AVC, la Société canadienne de cardiologie, l’Association pulmonaire du Canada, la Société canadienne du cancer, Thrombose Canada, Hypertension Canada, Diabète Canada, la Société Alzheimer du Canada, Santé Canada, ainsi que des organismes provinciaux et nationaux de santé publique, jouent souvent un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de ces stratégies.

Prévention secondaire:


La prévention secondaire est une approche clinique individualisée visant à réduire le risque de récidive d’épisode vasculaire chez les personnes qui ont subi un AVC, une angine de poitrine, un AIT, un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, des anomalies du rythme cardiaque, une cardiopathie structurelle, un déficit cognitif d’origine vasculaire ou une maladie vasculaire périphérique.  

Les recommandations en matière de prévention secondaire portent sur la réduction des facteurs de risque et ont fait leurs preuves en matière de réduction de la récurrence des affections vasculaires et de prolongation de l’espérance de vie. Elles ciblent notamment le mode de vie (alimentation saine, réduction de l’apport en sodium, augmentation de l’activité physique, maintien d’un poids santé, abandon du tabac et modération de la consommation d’alcool) et la prise en charge de maladies comme l’hypertension artérielle, la dyslipidémie et la prise en charge du rythme cardiaque (p. ex., la fibrillation auriculaire). Ces recommandations peuvent servir dans différents milieux de soins : les soins actifs, les cliniques de prévention des maladies vasculaires (pour l’ensemble des maladies vasculaires ou pour plus particulièrement l’AVC, l’insuffisance cardiaque ou les suites d’un infarctus du myocarde) et les milieux de soins extrahospitaliers. Ce type de prévention s’adresse aux patients qui ont d’abord été vus en soins primaires, à ceux qui ont été soignés dans un service d’urgence et ont reçu leur congé et à ceux qui reçoivent un traitement en milieu hospitalier en raison d’une angine de poitrine, d’un infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, d’anomalies du rythme cardiaque, d’une cardiopathie structurelle, d’un AVC, d’un AIT, d’un déficit cognitif d’origine vasculaire ou d’une maladie vasculaire périphérique. 

Il faut appliquer les recommandations en matière de prévention secondaire de l’AVC tout au long de la phase de rétablissement, y compris durant la réadaptation à l’hôpital ou en consultation externe, la réintégration dans la communauté et le suivi régulier effectué par les praticiens de soins primaires. La prévention secondaire devrait être abordée à chaque consultation médicale, de façon continue en cas d’angine de poitrine, d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, d’anomalies du rythme cardiaque, de cardiopathie structurelle, d’AVC, d’AIT, de déficit cognitif d’origine vasculaire ou de maladie vasculaire périphérique. 

Définitions
Accident ischémique transitoire (AIT)

L’accident ischémique transitoire (souvent appelé « mini-AVC ») est un diagnostic clinique qui désigne un bref épisode de dysfonctionnement neurologique causé par l’ischémie focale d’une partie du cerveau, de la rétine ou de la moelle épinière, avec des symptômes cliniques et une absence d’infarctus cérébral à l’imagerie (Easton, 2009; Sacco et coll., 2013). L’accident ischémique transitoire et l’AVC ischémique aigu mineur s’inscrivent dans un continuum. Les symptômes de l’accident ischémique transitoire disparaissent complètement en 24 heures (généralement en une heure). Des symptômes qui persistent au-delà de 24 heures seraient considérés comme des symptômes d’AVC et non d’accident ischémique transitoire. Un accident ischémique transitoire est important, car il peut être un avertissement d’un épisode futur d’AVC. Les patients et les professionnels de la santé devraient réagir à un accident ischémique transitoire aigu comme une urgence potentielle. 

L’AIT et l’AVC ischémique aigu mineur suivent un continuum, que la durée des symptômes à elle seule ne permet pas de les distinguer. 

AVC mineur

Un AVC ischémique mineur (aussi parfois appelé AVC léger ou non invalidant) désigne un infarctus cérébral généralement peu étendu, associé à des déficits cliniques ou des incapacités de moindre sévérité, et qui ne requiert pas nécessairement d’hospitalisation.  

Remarque : À des fins pratiques, les personnes présentant des symptômes d’AIT ou d’AVC mineur devraient toutes faire l’objet des processus d’évaluation, de diagnostic et de prise en charge décrits dans ce chapitre. La différence entre un AIT et un AVC mineur est moins pertinente, et toute prise en charge devrait tenir compte des antécédents cliniques, du tableau clinique et de l’imagerie diagnostique. Les données probantes actuelles ont montré qu’au moins 20 % des personnes présentant un AIT subiront un AVC plus grave à une date ultérieure, ce qui souligne la nécessité d’une prévention secondaire vigoureuse ciblant ce groupe (NEJM, 2016).

AVC ischémique

Un AVC ischémique est un épisode de dysfonctionnement neurologique causé par la mort cellulaire focale de cellules cérébrales, médullaires ou rétiniennes, attribuable à une ischémie (blocage d’une artère ou d’une veine), d’après des données probantes pathologiques, d’imagerie ou d’autres données probantes objectives (cliniques) d’une lésion ischémique focale du cerveau, de la colonne vertébrale ou de la rétine, d’après des symptômes persistant au moins 24 heures ou jusqu’au décès, ou jusqu’à ce que d’autres étiologies aient été exclues (Sacco et coll., 2013). 

Thrombose sinoveineuse cérébrale (TSVC)

Une thrombose sinoveineuse cérébrale (TSVC) est un infarctus ou une hémorragie dans le cerveau, la moelle épinière ou la rétine, causée par une thrombose d’une structure veineuse cérébrale. Les signes ou les symptômes causés par un œdème réversible sans infarctus ni hémorragie ne sont pas considérés comme un AVC (Sacco et coll., 2013). 

AVC cryptogénique 

L’AVC cryptogénique est défini comme un infarctus cérébral qui n’est pas clairement attribuable à une cardioembolie nettement définie, une athérosclérose des grandes artères, une maladie des petites artères ou une autre cause connue malgré des recherches approfondies (Saver et coll., 2017). Ce groupe représente 25 à 40 % de tous les AVC (Saver, 2016; Yaghi et coll., 2017).

AVC embolique d’origine indéterminée L’AVC embolique d’origine indéterminée désigne une sous-catégorie d’AVC cryptogéniques qui représentent de 9 à 25 % des AVC ischémiques et qui répondent aux critères suivants (Tsivgoulis et coll., 2017; Ntaios, JACC 2020 [17 %]) :

  • infarctus cérébral aigu visualisé en neuroimagerie; sans lacune sous-corticale <1,5 cm;
  • absence de sténose des vaisseaux athérosclérotiques proximaux >50 %;
  • aucune fibrillation auriculaire ni autre origine cardioembolique à risque majeur;
  • aucune autre cause probable d’AVC (p. ex., dissection, artérite, cancer).
 

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