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La réadaptation et le rétablissement après un AVC

11. Téléréadaptation après un AVC

Septième édition, protocole d’accord provisoire* 2022


l’American Journal of Physical Medicine and Rehabilitation
Définitions et descriptions

Soins virtuels

Les soins virtuels englobent toutes les méthodes utilisées par les dispensateurs de soins pour interagir à distance avec les personnes ayant subi un AVC lorsqu’elles ne se trouvent pas au même endroit ou ne se connectent pas au même moment (les séances peuvent être synchrones ou asynchrones). L’objectif est de maximiser la qualité et l’efficacité des soins fournis. Ces interactions, appelées consultations virtuelles, sont des échanges électroniques par téléconférence, vidéoconférence ou messagerie sécurisée, ou à l’aide d’outils audionumériques, dans le cadre desquels un ou plusieurs dispensateurs de soins fournissent des services de soins de santé à un patient. Les soins virtuels peuvent comprendre des rencontres entre les dispensateurs de soins et les personnes ayant un problème de santé, avec ou sans les membres de leur famille, ainsi qu’entre les dispensateurs de soins pour discuter des soins de la personne qu’ils traitent.

Les services de soins virtuels connexes peuvent aussi comprendre la télésurveillance et les outils numériques d’autosoins qui recueillent des données biométriques souvent utilisées lors des consultations virtuelles.

Téléréadaptation après un AVC 

La téléréadaptation (réadaptation virtuelle) après un AVC désigne l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour fournir des services de réadaptation à distance. Elle comprend toute une gamme de services, notamment la prévention, l’évaluation, l’analyse, la surveillance, l’intervention, la supervision, la formation, la consultation et l’encadrement. La téléréadaptation après un AVC peut être offerte dans de nombreux contextes et à de nombreux stades des soins et du rétablissement, et peut être assurée par des dispensateurs de soins de toute discipline liée à la réadaptation et au rétablissement après un AVC. Des technologies comme les appels vidéo, les appels téléphoniques, les messages texte ou les courriels peuvent être utilisées dans le cadre de la téléréadaptation après un AVC.

Modèle hybride

Un modèle de soins hybride est une combinaison de soins en personne et de soins virtuels.

*Ce protocole d’accord provisoire a été élaboré pour tenir compte du passage aux soins virtuels en raison de la pandémie. Il sera intégré en totalité au chapitre « La réadaptation et le rétablissement après un AVC » lorsque celui-ci fera l’objet d’un examen complet dans le cadre du processus de mise à jour des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC.

Section 1 Accès, admissibilité, consentement et confidentialité

Les recommandations et les facteurs cliniques suivants ont été élaborés sur la base de l’analyse documentaire et des discussions du groupe de rédaction.

Section 1 Accès, admissibilité, consentement et confidentialité

1.1 Accès à la téléréadaptation après un AVC

1.1 Recommandations

  1. La téléréadaptation après un AVC devrait être offerte comme solution de rechange ou complémentaire au traitement en personne pour les personnes ayant subi un AVC [recommandation forte; qualité de données probantes modérée].
  2. Les modalités de soins virtuels devraient être intégrées à la planification des soins de l’AVC et à la prestation des services dans le continuum de soins (c.-à-d. la prise en charge de l’AVC en phase aiguë, la prévention, la réadaptation après un AVC, le traitement à domicile et les soins ambulatoires) afin de favoriser la réadaptation optimale des personnes ayant subi un AVC, de soutenir les familles et d’assurer un accès équitable aux soins partout au pays [recommandation forte; qualité de données probantes modérée].
  3. Toutes les disciplines de la réadaptation devraient envisager l’utilisation de la technologie des soins virtuels pour l’évaluation des personnes ayant subi un AVC et pour la prestation de traitements cliniques, le cas échéant (p. ex., la surveillance des exercices et les ajustements d’intensité, et l’orthophonie pour l’aphasie) [recommandation forte; qualité de données probantes faible].
  4. La surveillance à domicile pour la réadaptation après un AVC par l’entremise d’applications Web peut être envisagée comme une solution de rechange ou un complément aux soins de réadaptation en personne lorsqu’une surveillance fréquente est nécessaire et que l’accès aux services en personne est limité [recommandation forte; qualité de données probantes modérée]. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter la section « Technologie et planification »

1.2 Admissibilité 

1.2 Recommandations

  1. Toutes les personnes admises à l’hôpital pour un AVC en phase aiguë devraient être évaluées afin de déterminer la gravité de leur AVC, leurs besoins précoces en matière de réadaptation et le mécanisme le plus approprié pour une réadaptation rapide et efficace, qu’il s’agisse d’un modèle en personne, virtuel ou hybride (une combinaison de modalités en personne et virtuelles) [recommandation forte; qualité de données probantes modérée]. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le chapitre « La réadaptation et le rétablissement après un AVC » des Recommandations.
  2. Toutes les personnes qui présentent des symptômes d’AVC en phase aiguë et qui ne sont pas admises à l’hôpital devraient être évaluées en personne ou de façon virtuelle en vue de déterminer s’il est nécessaire d’effectuer une évaluation exhaustive de l’ampleur de leurs déficits depuis l’AVC de référence et de tout besoin potentiel en matière de réadaptation [recommandation forte; qualité de données probantes faible].
  3. Des critères et des protocoles ou des algorithmes clairement définis devraient être accessibles pour aider les établissements d’orientation à déterminer quand et comment les personnes ayant subi un AVC peuvent accéder aux services de téléréadaptation et de prévention secondaire, ainsi qu’aux services ambulatoires [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le cadre décisionnel en matière de prestation de soins virtuels de Cœur + AVC.
  4. La téléréadaptation après un AVC devrait être proposée aux personnes admissibles et lorsqu’un traitement en personne n’est pas réalisable ou ne peut être offert, et que les objectifs de la séance peuvent être atteints virtuellement [recommandation forte; qualité de données probantes modérée]. 

Section 1.2 Facteurs cliniques

  1. Les cliniciens doivent prendre en considération la sécurité et la pertinence de la réadaptation virtuelle pour chaque personne ayant subi un AVC, en tenant compte de ses capacités, de ses déficits et de son état de santé actuel (p. ex., les facteurs cognitifs, comportementaux, communicatifs, physiques et sensoriels), et des ressources disponibles. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le cadre décisionnel en matière de prestation de soins virtuels de Cœur + AVC.
  2. Les préférences individuelles devraient être prises en compte lorsqu’une personne ayant subi un AVC est admissible à la fois aux services de réadaptation virtuels et en personne, et que le clinicien est en mesure de proposer l’une ou l’autre des options ou une combinaison des deux.
  3. Le clinicien doit élaborer un plan de sécurité ou en cas d’événements indésirables avec le patient avant de commencer la téléréadaptation après un AVC. Cela implique notamment d’avoir le numéro de téléphone du patient, son adresse et les coordonnées d’une personne à contacter en cas d’urgence, ainsi que de demander au patient d’avoir un membre de sa famille ou un aidant à proximité ou un téléphone à portée de main. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter la trousse d’outils pour les soins virtuels des Recommandations.

1.3 Consentement et confidentialité

Remarque : Aucune recommandation fondée sur des données probantes n’est incluse dans cette section.

Section 1.3 Facteurs cliniques 

  1. Des protocoles de communication des renseignements personnels sur la santé devraient être élaborés conformément aux lois et aux exigences organisationnelles applicables afin de permettre aux cliniciens de communiquer les renseignements personnels sur la santé du patient. Cela peut être fait au moyen d’un dossier de santé électronique ou d’autres formes de communication d’informations électroniques, si elles sont disponibles.
  2. Le consentement éclairé doit être obtenu auprès de la personne ayant subi un AVC ou du mandataire substitut. Il doit être documenté avant le début de la prestation des soins en téléréadaptation pour s’assurer que le patient comprend la nature de celle-ci, y compris les limites et les risques des soins virtuels et de la communication électronique. 
  3. Les procédures de confidentialité établies doivent être suivies lors de la prestation des soins en téléréadaptation après un AVC, par exemple en confirmant l’identité de la personne au début de la rencontre virtuelle et en s’assurant que tous les participants se trouvent dans un endroit approprié, où la confidentialité peut être assurée.
  4. Les cliniciens qui offrent les services de téléréadaptation après un AVC doivent suivre les directives, politiques et autres mandats relatifs aux soins virtuels propres à leur discipline et à leur organisation, ainsi que ceux établis par leurs organismes de réglementation professionnelle, notamment les exigences liées au consentement et à la confidentialité lors de la prestation de soins virtuels de l’AVC en vigueur à l’endroit de pratique du clinicien et à l’endroit de résidence du patient.
Section 2 Technologie et planification

2.1 Technologie

2.1 Recommandations 

  1. Les technologies de téléréadaptation après un AVC, y compris l’Internet, les outils de vidéoconférence et les dispositifs de surveillance à distance, peuvent être utilisées pour permettre les consultations ou la prestation de services [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. 
  2. Les modalités asynchrones, comme l’échange de courriels et de messages texte, peuvent être envisagées pour l’envoi de ressources d’information ainsi que pour la programmation et la planification des soins [recommandation conditionnelle; qualité de données probantes faible].
  3. Des technologies et des processus devraient être mis en place pour assurer la documentation et le transfert en temps opportun des informations pertinentes du dossier médical entre le dispensateur de soins en téléréadaptation et la source de la recommandation ou les autres membres de l’équipe de soins de l’AVC pour les rencontres de soins virtuels, conformément aux processus de soins cliniques, aux exigences organisationnelles, aux lois de la province et aux règlements des organismes de réglementation [recommandation forte; qualité de données probantes modérée].

Section 2.1 Facteurs cliniques

  1. Les recommandations relatives aux plateformes ou aux technologies de téléréadaptation après un AVC dépassent le cadre du présent document. Toutefois, il convient de s’assurer que les plateformes et l’équipement servant à la téléréadaptation sont faciles à utiliser, efficaces et fiables, qu’ils favorisent la confidentialité et qu’ils respectent la réglementation locale et provinciale.

2.2 Planification de la prestation des soins en téléréadaptation après un AVC

2.2 Recommandations

  1. La préparation en vue de la prestation de soins en téléréadaptation après un AVC doit comprendre une description claire des objectifs du programme; une évaluation des besoins pour déceler les obstacles et les facteurs favorables selon l’emplacement; un plan de mise en œuvre permettant d’éliminer les obstacles et d’intégrer les facteurs favorables; et un processus d’amélioration continue de la qualité [recommandation forte; qualité de données probantes faible].

Section 2.2 Facteurs cliniques

  1. Les services de téléréadaptation après un AVC doivent être supervisés et dirigés par une structure de gouvernance. Cela peut impliquer la création d’un comité directeur, d’une équipe de projet et d’une équipe de gestion du changement afin de faire participer les cliniciens, les personnes ayant subi un AVC, les familles et les aidants dans l’évaluation et la mise à jour continues de l’approche.
  2. Dans le cadre de la planification de la transition, l’équipe interdisciplinaire de réadaptation en milieu hospitalier devrait discuter de l’option d’utiliser les services de téléréadaptation après un AVC au début du séjour à l’hôpital, en consultation avec l’équipe de soins externes, le patient, sa famille et ses aidants. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le cadre décisionnel en matière de prestation de soins virtuels de Cœur + AVC.
  3. Les modalités de prestation des soins en téléréadaptation après un AVC, y compris l’emplacement, l’évaluation, le traitement et la technologie de communication, doivent être adaptées aux besoins et à l’expertise du clinicien local, de la personne ayant subi un AVC ainsi que de sa famille et de ses aidants. Elles doivent également respecter les politiques et les lois applicables en matière de confidentialité et de sécurité. Par exemple, les patients qui n’ont pas accès à des appareils virtuels compatibles, à un réseau Wi-Fi à large bande, à l’Internet à haute vitesse ou à d’autres technologies permettant des rencontres de téléréadaptation à domicile peuvent participer à des vidéoconférences dans une clinique ou un hôpital de leur région. 
  4. Un plan d’évaluation des rencontres de téléréadaptation après un AVC comprenant des mécanismes de collecte et d’analyse des données et de production de rapports devrait être élaboré pour surveiller les indicateurs de rendement clés afin d’orienter l’amélioration continue de la qualité et la durabilité des services de téléréadaptation. 

    Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter la section « Indicateurs de rendement : indicateurs de qualité clés »
Section 3 Formation et compétences

3.1 Formation pour les dispensateurs de soins

3.1 Recommandations

  1. Les membres de l’équipe qui dispensent les traitements en téléréadaptation après un AVC doivent avoir une expertise et une expérience en matière de réadaptation de l’AVC [recommandation forte; qualité de données probantes faible].
  2. Les membres de l’équipe de réadaptation doivent recevoir de la formation leur permettant d’acquérir et de maintenir les compétences nécessaires pour fournir des services de téléréadaptation après un AVC sûrs et appropriés à l’aide des plateformes désignées [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. 

Section 3.1 Facteurs cliniques

  1. Les membres non cliniciens de l’équipe doivent recevoir les formations pertinentes (p. ex., sur l’utilisation des plateformes numériques désignées ou la communication avec les personnes atteintes d’aphasie) pour organiser et soutenir efficacement une rencontre de téléréadaptation après un AVC. 

3.2 Formation pour les personnes ayant subi un AVC, leur famille et les aidants 

Remarque : Aucune recommandation fondée sur des données probantes n’est incluse dans cette section.

3.2 Facteurs cliniques

  1. Les personnes ayant subi un AVC, leur famille et leurs aidants doivent recevoir des instructions claires et adaptées sur la manière d’accéder à la plateforme de téléréadaptation après un AVC, de la tester et de l’utiliser sur leurs propres appareils.
  2. Les personnes ayant subi un AVC, leur famille et leurs aidants doivent apprendre à accéder aux plateformes de téléréadaptation qui seront utilisées dans le cadre de leurs séances externes ou de leurs programmes communautaires et à les utiliser, idéalement avant la sortie de l’hôpital ou dans le cadre d’une séance en personne si cela est possible.
  3. Les personnes ayant subi un AVC, leur famille et leurs aidants doivent recevoir des instructions claires et adaptées sur la manière de se préparer à la séance de téléréadaptation après un AVC, notamment les vêtements, l’éclairage et l’ équipement nécessaires pour faciliter la rencontre. Un autre moyen de communication doit également être établi en cas d’interruption du système ou de problème de sécurité.
Section 4 Évaluation et prestation de services

4.1 Évaluation 

4.1 Recommandations

  1. Lorsqu’ils sont disponibles, les outils sélectionnés pour l’évaluation des déficits, des limitations d’activités, des restrictions de participation et des facteurs environnementaux pertinents à la réadaptation après un AVC doivent avoir été validés au moyen de données probantes pour la méthode d’administration virtuelle. De plus, ils doivent être utilisés par un personnel formé selon un processus structuré. 
    1. Les outils d’évaluation sélectionnés pour la vidéoconférence doivent avoir été validés au moyen de données probantes pour cette méthode d’administration [recommandation conditionnelle; qualité de données probantes faible]. 
    2. Les outils d’évaluation sélectionnés pour les rencontres téléphoniques doivent avoir été validés au moyen de données probantes pour cette méthode d’administration [recommandation conditionnelle; qualité de données probantes modérée].
  2. L’évaluation de la santé mentale et de l’état cognitif avant l’AVC, ainsi que des changements d’humeur ou de cognition après l’AVC, devrait faire partie des éléments habituels de la téléréadaptation après un AVC [recommandation forte; qualité de données probantes modérée].
  3. Pour les personnes ayant subi un AVC qui présentent des différences ou des limitations en matière de communication, telles que l’aphasie, les outils d’évaluation doivent être adaptés pour une utilisation virtuelle, selon les besoins [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. 

Section 4.1 Facteurs cliniques

  1. Il existe peu de données probantes publiées sur la sécurité, la faisabilité, la fiabilité et la validité des approches d’administration d’outils d’évaluation standardisés après un AVC à l’aide de plateformes ou de technologies de téléréadaptation. Des mesures de sécurité doivent être prises pendant les évaluations virtuelles de la santé fondées sur le rendement.
    1. Les considérations relatives à l’évaluation peuvent comprendre les suivantes : s’assurer que le patient a des capacités suffisantes pour suivre les instructions, qu’il a accès à des dispositifs d’appui pour maintenir son équilibre et qu’une autre personne est présente pour l’aider. 
  2. Lorsque les évaluations ne peuvent pas être effectuées de façon entièrement virtuelle, un modèle hybride combinant les évaluations en personne et virtuelles doit être envisagé. 
  3. Les mesures auto-évaluées des résultats de la réadaptation, généralement évaluées en fonction du rendement, peuvent être réalisables et utiles à intégrer lorsque l’évaluation en personne n’est pas possible. 

4.2 Prestation de services

4.2 Recommandations

  1. Les services virtuels de réadaptation après un AVC en consultation externe, qu’ils soient offerts à l’aide de modalités virtuelles seulement ou selon un modèle hybride, doivent comprendre les mêmes éléments que les services de réadaptation coordonnés en personne [recommandation forte; qualité de données probantes modérée]. Ces éléments comprennent idéalement : 
    1. une équipe interdisciplinaire de réadaptation après un AVC [recommandation forte; qualité de données probantes élevée]; 
    2. une approche de coordination des cas, notamment des rencontres régulières de l’équipe pour discuter de l’évaluation des nouveaux patients et revoir la prise en charge, les objectifs poursuivis et les plans de sortie ou de transition (recommandation forte; qualité de données probantes modérée]; 
    3. un traitement en consultation externe d’une durée minimale de 45 minutes par jour [recommandation forte; qualité de données probantes modérée] par discipline requise, de deux à cinq jours par semaine, en fonction des besoins et des objectifs individuels du patient [recommandation forte; qualité de données probantes élevée], et ce, idéalement pendant au moins huit semaines [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. 
    4. Il est nécessaire de procéder à une évaluation continue à des intervalles appropriés afin de surveiller les changements dans les fonctions ou l’état de santé du patient qui pourraient justifier une visite en personne [recommandation forte; qualité de données probantes faible]. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le cadre décisionnel en matière de prestation de soins virtuels de Cœur + AVC. 
Justification +-

La pandémie mondiale de COVID-19 a entraîné la nécessité de passer rapidement et à grande échelle à la prestation de soins de santé virtuels. De nombreux dispensateurs de soins ont rapidement acquis de nouvelles connaissances et compétences afin d’offrir les services de réadaptation de façon virtuelle, et ils sont prêts à intégrer ce nouvel ensemble de compétences dans leurs pratiques futures. Le défi consiste maintenant à maintenir cet élan et à créer des modèles durables de prestation virtuelle afin de répondre aux besoins continus de la population en matière de soins de santé. Les soins virtuels de l’AVC favorisent l’accès équitable et rapide à des services optimaux en matière d’AVC dans le continuum de soins et au-delà des frontières géographiques. Ils améliorent la communication et le réseautage, permettant ainsi un meilleur accès aux compétences en matière d’AVC, peu importe l’emplacement du patient, de l’hôpital traitant, de l’établissement ou du dispensateur de soins. Dans bon nombre de communautés, il n’y a pas de médecins possédant des compétences en AVC, de neurologues, de physiatres ou d’autres experts en réadaptation et en rétablissement après un AVC. Les soins virtuels de l’AVC peuvent être un outil rentable de soutien des systèmes de santé permettant de combler le fossé entre les régions urbaines et les régions rurales ainsi qu’entre les soins tertiaires et les soins primaires. 

Les données probantes relatives aux avantages et à l’efficacité des services de téléréadaptation après un AVC pour faciliter un rétablissement optimal après la phase aiguë sont émergentes. Les services de téléréadaptation après un AVC peuvent faciliter l’accès rapide aux spécialistes de la réadaptation et aux programmes de soins grâce à des connexions à distance dans les établissements de soins et au domicile des patients. 

Dans le cadre d’une enquête en ligne menée par Cœur + AVC auprès de plus de 3 000 personnes ayant subi un AVC ou vivant avec une maladie du cœur ou un déficit cognitif d’origine vasculaire ainsi que de leurs aidants, plus de la moitié des répondants ont indiqué souhaiter avoir la possibilité de prendre des rendez-vous virtuels. De même, le comité de consultation et d’examen communautaire pour les soins virtuels de Cœur + AVC a exprimé son accord avec les rencontres virtuelles, citant l’accès accru aux soins et aux ressources, ainsi que l’accès à des soins spécialisés et à plusieurs dispensateurs de soins lors d’une même rencontre virtuelle coordonnée. Il a aussi mentionné des économies de temps et d’argent, ainsi que l’avantage d’éviter les déplacements, ce qui est particulièrement important pour les personnes vivant loin des grands centres urbains de soins de l’AVC ou celles qui ne peuvent pas se déplacer pour d’autres raisons. 

Le comité a souligné l’importance d’un accès équitable aux infrastructures nécessaires, comme les connexions Internet et la technologie. Il a évoqué les difficultés potentielles que peuvent poser les services de téléréadaptation pour les personnes ayant subi un AVC : un inconfort par rapport à l’utilisation de la technologie et une faible culture numérique, ainsi qu’une méconnaissance de ce que sont les soins virtuels et de la manière dont ils peuvent être utilisés. Il a souligné le besoin de formation sur les soins virtuels et sur l’utilisation de la technologie. Le comité a aussi souligné la pertinence de la présence d’une autre personne lors des rencontres de téléréadaptation pour aider avec la technologie, se souvenir des informations, favoriser la sécurité, aider les mouvements et offrir des encouragements. Les membres du comité reconnaissent que la présence d’une personne de soutien n’est pas toujours possible, et ils encouragent les dispensateurs de soins et les patients à tenir compte de l’incidence que cela peut avoir sur les rencontres virtuelles.

Lors des discussions sur l’évolution des services de téléréadaptation après un AVC et la quantité croissante de renseignements offerts en ligne, le comité a souligné l’importance pour le patient d’être en contact avec une équipe de réadaptation après un AVC pour l’aider à déterminer quels renseignements sont crédibles et s’assurer qu’il reçoit les meilleurs soins possible. Compte tenu des nombreuses ressources disponibles en ligne, le comité convient qu’il peut parfois être difficile de distinguer les informations appropriées de celles qui ne le sont pas. C’est pourquoi l’accès à une équipe de réadaptation après un AVC constitue une source d’information crédible pour appuyer le rétablissement. 

Enfin, le comité a précisé que, pour diverses raisons, les soins virtuels peuvent ne pas convenir à certaines personnes, et qu’il est donc nécessaire que la personne ayant subi un AVC et le dispensateur de soins déterminent ensemble la meilleure façon de procéder, qu’il s’agisse de soins virtuels, de soins en personne ou d’un modèle hybride.

Exigences pour le système +-

Pour que le plus grand nombre possible de ces recommandations sur la téléréadaptation après un AVC soit mis en œuvre au Canada, les dirigeants, les bailleurs de fonds et les administrateurs des systèmes de santé à tous les ordres de gouvernement et dans toutes les régions doivent s’engager activement à créer des modèles durables de soins virtuels dans tout le continuum de soins. Un grand nombre des facilitateurs énumérés ci-dessous dépassent le champ d’action des dispensateurs de soins cliniques et de nombreux groupes de professionnels de la santé. 

Les dirigeants, les bailleurs de fonds et les administrateurs des systèmes de santé doivent veiller à ce que tous les dispensateurs de soins disposent des outils, des ressources et des processus nécessaires pour fournir des soins de l’AVC de haute qualité, fondés sur des données probantes, dans tout le continuum de soins.

Pour les besoins de téléréadaptation après un AVC, les mesures, structures, ressources et processus suivants doivent être pris en compte.

  • Il est nécessaire pour les patients et les cliniciens d’avoir accès à des services Internet et téléphoniques stables pour permettre la prestation de soins en téléréadaptation après un AVC.
  • Il est nécessaire de former et d’aider les dispensateurs de soins et les patients quant à l’utilisation des technologies de téléréadaptation après un AVC. 
  • La téléréadaptation après un AVC devrait être considérée comme faisant partie de plans régionaux ou provinciaux généraux de prestation de soins après un AVC qui décentralisent l’expertise pour appuyer les soins cliniques dans les régions où l’accès aux ressources est limité. Un tel système comprend des critères, des protocoles, des algorithmes et des ententes de service clairs pour le transfert et le rapatriement des personnes ayant subi un AVC lorsque cela est cliniquement indiqué.
  • Une structure de gouvernance comportant un cadre clair de responsabilités pour les services de soins de santé virtuels est requise à l’échelle des établissements, des régions et des provinces.
  • Les implications considérables en termes de ressources humaines comprennent la détermination du nombre approprié de dispensateurs de soins pour participer aux rencontres virtuelles ainsi que le rajustement de la main-d’œuvre pour tenir compte du temps qui n’est plus consacré aux tâches cliniques en personne par les cliniciens consultants sur leur lieu de travail. 
  • Des directives et des processus clairs pour le remboursement des dispensateurs de soins doivent être établis dans le cadre de l’élaboration d’un programme de téléréadaptation après un AVC.
  • Il est nécessaire d’établir des ententes de service qui visent la disponibilité du soutien technique et d’entretien afin de s’assurer que les exigences cliniques des soins virtuels sont satisfaites. 
  • Il est nécessaire pour tous les utilisateurs d’un système de téléréadaptation après un AVC d’être conscients de leurs rôles et de leurs responsabilités et de savoir comment utiliser la technologie. Cela implique des mises à jour régulières pour maintenir les compétences. 
  • Des ententes et des protocoles pour les consultations interprovinciales et territoriales doivent être établis lorsque cela est approprié et réalisable rapidement, et lorsqu’il existe des lacunes dans les services.
  • Des processus doivent être mis en place pour surveiller et évaluer les services de téléréadaptation après un AVC, y compris l’utilisation de mécanismes validés de collecte de données et l’établissement d’indicateurs de qualité clés normalisés.
  • Les administrateurs provinciaux des soins de santé doivent collaborer pour élaborer des modèles durables de prestation de soins transfrontaliers. Les exigences en matière de licence pour les soins de santé virtuels varient selon les provinces et les territoires. Les professionnels de la santé peuvent être tenus d’obtenir une licence dans plusieurs provinces ou territoires, possiblement à la fois dans leur lieu de résidence et dans celui de la personne ayant subi un AVC qui reçoit les soins. En outre, des exigences ou des conditions particulières concernant la prestation de services peuvent être requises selon l’emplacement. Les lois sur la protection de la vie privée doivent également être respectées dans chaque province ou territoire applicable.
  • La téléréadaptation après un AVC peut présenter des difficultés en matière de consentement. Outre l’obtention d’un consentement éclairé pour le traitement proposé, les professionnels de la santé devraient demander aux patients de lire et d’accepter les conditions générales standards des soins et des services de téléréadaptation après un AVC, en plus de documenter le consentement et les discussions relatives à celui-ci.
Indicateurs de rendement +-

La téléréadaptation après un AVC est un domaine émergent. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes permettant de collecter des données cohérentes et de haute qualité afin d’orienter la planification et l’amélioration des soins et de fournir des données probantes sur la qualité et la durabilité du modèle. Les soins virtuels devraient être considérés comme une modalité parmi d’autres dans la prestation de soins aux personnes ayant subi un AVC. Ce chapitre intérimaire est propre à la téléréadaptation après un AVC et doit être considéré comme complémentaire aux chapitres « La réadaptation et le rétablissement après un AVC » et « Les transitions et la participation communautaire après un AVC » des Recommandations, y compris les mesures de rendement indiquées dans ce document.

Les gouvernements peuvent envisager d’utiliser les indicateurs ci-dessous pour évaluer les services de soins virtuels.

Indicateurs cliniques et du système de santé

(Voir le document sur les indicateurs de qualité clés pour les soins de l’AVC au Canada et les définitions de cas d’AVC pour plus de détails.)

  1. Proportion de personnes ayant subi un AVC qui ont accès à la téléréadaptation pour l’évaluation ou la prise en charge.
  2. Nombre de séances de réadaptation prévues pour des patients ayant subi un AVC qui accèdent à des services de réadaptation par les modalités virtuelles (valeurs indiquées séparément pour chaque service obtenu, p. ex., physiothérapie, orthophonie).
  3. Délai médian entre l’apparition des symptômes de l’AVC et l’orientation vers un service de réadaptation
    1. en milieu hospitalier;
    2. ambulatoire;
    3. virtuel. 
  4. Proportion de personnes ayant subi un AVC qui ont bénéficié d’une séance de soins virtuels, indiquée par la présence de la note du consultant en soins virtuels dans le dossier médical.
  5. Durée médiane des rencontres prévues de téléréadaptation après un AVC (valeurs indiquées séparément pour chaque service obtenu, p. ex., physiothérapie, orthophonie).
  6. Rapport coût-efficacité des soins en téléréadaptation après un AVC par rapport aux soins offerts en personne.
  7. Proportion de rencontres de téléréadaptation après un AVC nécessitant le transfert urgent du patient vers une consultation en personne.
  8. Proportion de rencontres de téléréadaptation après un AVC interrompues par des difficultés techniques du dispensateur de soins.
  9. Proportion de rencontres de téléréadaptation après un AVC par vidéoconférence bidirectionnelle synchrone par rapport à celles qui se tiennent par téléphone uniquement.

Indicateurs axés sur les personnes ayant une expérience vécue

  1. Expérience des patients ayant subi des traitements en téléréadaptation après un AVC concernant la faisabilité, la satisfaction, la qualité, le son, la clarté visuelle, la fiabilité de la technologie et la facilité d’utilisation.
  2. Proportion de rencontres de téléréadaptation après un AVC interrompues par des difficultés techniques du dispensateur de soins.
  3. Délai médian entre l’orientation vers la téléréadaptation après un AVC et la première rencontre virtuelle. 
  4. Expérience rapportée par les patients concernant leur sécurité lors des rencontres de téléréadaptation après un AVC, notamment en ce qui concerne la prévention des risques associés.
  5. Proportion des rencontres de téléréadaptation après un AVC auxquelles participent des membres de la famille ou des aidants qui ne sont pas au même emplacement que le patient.

Notes sur la mesure des indicateurs 

Veuillez consulter le document Qualité des soins de l’AVC au Canada - Indicateurs de qualité clés et définitions de cas d’AVC afin d’obtenir les définitions des indicateurs, des numérateurs et des dénominateurs ainsi que d’autres considérations d’analyse.

Comme la documentation pour les consultations de soins de santé virtuels n’est pas souvent normalisée, il est plus difficile de recueillir des indicateurs de rendement.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les indicateurs associés aux traitements réels, veuillez consulter les sections appropriées des chapitres « La réadaptation et le rétablissement après un AVC » et « Les transitions et la participation communautaire après un AVC » des Recommandations.

Le Système national d’information sur la réadaptation ne collecte actuellement pas de données sur les rencontres de soins de santé virtuels.

Ressources pour la mise en œuvre et outils d’application des connaissances +-

Des outils externes à Cœur + AVC et aux pratiques optimales en matière de soins de l’AVC du Canada peuvent être utiles à la mise en œuvre des soins de l’AVC. Cependant, leur inclusion dans cette liste n’implique pas une approbation réelle ou implicite en ce qui concerne les pratiques optimales en matière de soins de l’AVC du Canada. Le lecteur est encouragé à examiner ces outils d’un œil critique et à les mettre en œuvre dans sa pratique à sa discrétion.

Renseignements destinés aux dispensateurs de soins

Renseignements destinés aux personnes ayant une expérience vécue, y compris les membres de la famille et les aidants

Sommaire des données probantes +-

Virtual stroke rehabilitation, also known as telerehabilitation, refers to the use of information and communication technologies to deliver rehabilitation services from a distance, often using video or telephone conferencing. The most familiar application of stroke telerehabilitation is the provision of therapies that mimic in-person interactions, which are provided synchronously over weeks or months, as required. Remote interventions, monitoring, evaluation and education can also be provided in asynchronous forms, using a variety of technologies. One of the key advantages of telerehabilitation is that it provides the opportunity for people who live in isolated or rural communities access to specialized rehabilitation services, which would otherwise be unavailable to them. Furthermore, telerehabilitation reduces or eliminates transportation problems that are commonly encountered by stroke survivors and their caregivers. 

The results from a rapidly expanding volume of literature suggests that virtual stroke rehabilitation can be both feasible and effective compared with in-persons encounters.  The authors of recently published systematic reviews examining remotely delivered therapy reported that measures of balance, upper and lower extremity motor function, mobility, and performance of activities of daily living, were not significantly different compared to those of persons receiving conventional rehabilitation (Laver et al. 2020, Appleby et al. 2019, Sarfo et al. 2018, Tchero et al. 2018, Chen et al. 2015). In the Cochrane review (Laver et al. 2020), virtual care was also used successfully to treat persons with speech and language impairments and low mood post stroke. Knepley et al. (2021), reported that functional outcomes among those that received virtual stroke rehabilitation were equivalent or better compared with those that received in-person therapy, as was patient satisfaction. Additionally, some virtually provided therapies were less costly than in-person therapy.  The outcomes of patients who received virtual rehabilitation services have been shown to be better than those who received conventional outpatient therapy. The Fugl-Meyer Assessment scores of patients who received a 12-week telerehabilitation program were significantly higher compared to those who received the same duration of outpatient therapy (Chen et al. 2020). In the same study, telerehabilitation was found to be non-inferior for the modified Barthel index. 

Adaptation of existing rehabilitation programs may offer alternative solutions to in-person therapy. Yang et al. (2021) provided a virtual version of the Graded Repetitive Arm Supplementary Program (GRASP) over 10 weeks, to 9 persons with residual difficulty using their affected upper extremity following remote stroke. There were significant improvements over time for all outcome measures, which included the Arm Capacity and Movement test (ArmCAM), a new assessment tool developed for online use. 

Assessment of performance-based measures in a virtual setting has not been well studied and poses challenges. Some previously validated outcome measures may not be appropriate, feasible or valid for virtual use. It remains to be determined whether new assessment tools will need to be developed and validated for virtual use. In some cases, adaptation of an existing measure may be sufficient. For example, Peters et al. (2021) developed a version of the Fugl-Meyer (FM) assessment, suitable for virtual care use (FM-tele) and demonstrated its feasibility. In addition, although the sample size was small (n=5), the proportional agreement between the FM-tele conducted in person and conducted remotely by the same assessor, one week apart, was good. Both patients and assessors reported some issues with technical difficulties, a common complaint when using virtual platforms.  Inter-rater reliability of the Balance Scale, Fugl-Meyer Assessment and the Action Research Arm Test has been shown to be good to excellent when comparing in-person assessments with those conducted virtually through videoconference (Gillespie et al. 2021, Amano et al. 2018). 

Refer to the CSBPR Rehabilitation and Recovery following Stroke> and CSBPR Transitions and Community Participation Following Stroke modules for additional evidence for each element of stroke rehabilitation.

Virtual Stroke Rehabilitation Evidence Tables and Reference

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